Les couronnes de Noël à Tarascon

Une douzaine de septuagénaires, une hôtesse unijambiste, un guitariste siffleur, quelques matériaux cueillis acrobatiquement par un druide râleur la semaine précédente sur les pentes du Ventoux, une bonne odeur de feu de bois et de velouté de potimarrons, vous prenez le tout, vous secouez et vous obtenez une journée conviviale dans l’art de confectionner des couronnes de Noël

Il y a pas si longtemps, la matinée était consacrée à la cueillette des matériaux nécessaires à l’élaboration de ces chefs d’œuvres dans la campagne environnante.

Aujourd’hui, le rayon d’action se limite au périmètre du jardin et même, comme ce fut le cas, à la salle à manger.

Dans cette salle à manger pour visionner quelques photos ramenées de notre périple sud-africain.

Un passage prolongé dans la cuisine nécessaire à la prise de boissons roboratives autres que l’eau, à la dégustation de spécialités culinaires que l’on ne retrouve pas dans les livres de diètes qui précèdent les fêtes, sont nécessaires avant la mise en route du grand chantier.

Comme dans la pub à la télé, les surdités dégénératives liées à l’âge, créent un fond sonore nettement supérieur à celui d’un confessionnal.

En début d’après-midi, l’arrivée de 2 jeunes gens, aux physiques d’athlètes nous rappellent qu’il faut s’y mettre…

Ma petite fille de 9 ans qui nous rejoindra peu après me glissera, étonnée : « Mamé, il y a des jeunes… » nous renvoyant ainsi à notre pauvre condition de… heu ! … personnes ayant vécu….

Le groupe se scinde en deux, une partie voulant continuer le visionnage des photos à l’étage, en profitant pour s’abandonner dans une sieste réparatrice, alors qu’en dessous, pinces, bouts de fer et sécateurs virevoltent pour donner corps à sa propre créativité dans l’élaboration des décorations de Noël.

Les différentes générations en profitent pour trouver un centre d’intérêt commun en dissertant sur les secrets de la botanique.

La nuit déjà tombée depuis un moment, le guitariste siffleur nous en pousse une dernière en hommage à Johnny, pendant que notre maître botaniste immortalise la scène où l’on retrouve toujours à peu prés les mêmes acteurs .

Ces acteurs qui se tassent, certes, au fil des ans mais qui gardent toujours le même enthousiasme.

C’est ça aussi Gard Nature !

M.B.