Stage Migration

Compte rendu rédigé par Jean-Laurent Hentz. – 23 participants.

En haut du Pic de l'Aiguille
 En haut du Pic de l’Aiguille, à Comps. – (photo : Michel Veyrat)

L’encadrement est assuré par Jean-Laurent Hentz, la logistique par Cécile et Claude Veyrat.

La bonne humeur est entretenue, avec brio, par l’ensemble du groupe…

Samedi, le stage, dédié à un travail théorique en salle, débute vers 14h30, après un pot d’accueil, au Mas du Boschet Neuf. On se pose des questions préliminaires sur la migration, puis nous observons des crânes et discutons des régimes alimentaires, pour tenter de comprendre pourquoi les oiseaux migrent.

mig_1Nous poursuivons avec une reconstitution de squelettes et de silhouettes qui nous permet de nous rendre compte de l’adaptation des oiseaux au vol, et des différents types de vol en fonction de leur morphologie : le vol plané et le vol battu. Les planeurs, pour utiliser l’air chaud (courants ascendants), doivent migrer au-dessus des terres (Cigogne) ; les autres oiseaux peuvent traverser les mers et voler, si besoin, la nuit (Hirondelles). Certains migrateurs ne voyagent même que la nuit (Rougegorge).
Nous évoquons le phénomène de mue (remplacement des plumes usées par des plumes neuves), le cycle biologique (reproduction – mue – migration d’automne – hivernage et mue – migration de printemps et rebelote…).

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Ces cycles sont particuliers à chaque espèce (et donc différents d’une espèce à l’autre…).
Une pause et on redémarre en se transformant en un vol de Cigognes blanches qui part du Cailar, dans le Gard, pour gagner Tombouctou, au Mali.
Le jeu nous amène à rencontrer des difficultés et à faire le voyage d’automne en 28 jours, pour 3700 kilomètres, et en ayant perdu 7 Cigognes parmi les 21 au départ. Nous voyons que les causes de mortalité sont nombreuses, et qu’une grande part est liée à l’Homme et ses activités.
Après un repas convivial vient le diaporama, dense, qui a pour objectif d’évoquer une partie de ce que nous venons de voir (c’est du rabâchage, mais c’est un peu comme ça que l’on finit par apprendre des choses…).

Ainsi les images vont tour à tour montrer :
– des paysages survolés par les Grues cendrées lorsqu’elles viennent de Norvège et vont passer l’hiver en Espagne ou au Maroc,
– des situations météo difficiles (souvenez-vous de la glace sur l’étang du Ponant, au Grau-du-Roi !),
– des zones favorables à l’observation des oiseaux migrateurs posés (en halte migratoire),
– l’évolution du plumage d’une Mouette rieuse, selon son âge (jeune ou adulte) ou la saison (hiver ou période nuptiale),
– l’importance des critères d’identification (et des bons !),
– quelques espèces classiques (ou moins classiques comme la Spatule blanche) observées en migration, en particulier au mois d’octobre,
– enfin, quelques images de moments forts de l’observation des migrations d’oiseaux, particulièrement sur le col d’Organbidexka, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Fin de la première journée de stage.

Une courte nuit de repos nous amène, en pleine forme, tout en haut du Pic de l’Aiguille à Comps, dès 8 heures du matin le dimanche.
L’air est humide mais le mistral se met à souffler chassant les nuages (et les observateurs aussi, vers 11h, tout transis de froid…).
Ces quelques heures à observer des oiseaux migrateurs sont étonnantes : à part 30 Mouettes rieuses et un Goéland sp. (= « espèce non déterminée »), tous les oiseaux que nous voyons ne migrent pas… ou migrent à l’envers ! C’est le cas de centaines d’Hirondelles (de fenêtre et rustiques). Une image restera sans doute dans les esprits : les observateurs englobés dans un nuage d’Hirondelles…

Et puis… Et puis… Vient la première surprise : un Milan royal, jeune oiseau né du printemps, au plumage parfait (= sans trou ni plumes abîmées), s’envole des arbres en contrebas et s’élève en décrivant des orbes majestueuses. Nous l’observons de dessus, de dessous, de profil, d’un peu loin, puis de plus près… avant qu’il ne parte en direction… d’Avignon !
Un peu plus tard, alors que nous cherchons désespérément des Buses variables, un nouveau rapace surgit de la forêt : sombre, très stable dans l’air, lorsqu’il nous fait face deux taches blanches, situées au niveau des épaules, brillent dans le soleil du matin… C’est un critère d’identification : notre oiseau est un Aigle botté, en plumage sombre… Là encore, il se fait admirer tantôt par dessus, tantôt par dessous, s’approche tranquillement, nous jette un coup d’œil inquisiteur et préfère s’éloigner vers… Avignon!
Décidément, la Cité des Papes doit accueillir ce dimanche une grande messe des oiseaux !
Heureux mais frigorifiés, nous nous rapatrions au bord du Gardon, toujours à Comps, pour le pique-nique (copieux et fort apprécié). Aigrettes garzettes, Hérons cendrés, Mouettes rieuses et même deux Grandes Aigrettes assurent le spectacle.

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La cerise sur le gâteau arrive au dessert, avec les pommes et les bananes : un jeune Balbuzard pêcheur vient pêcher (en vain) au-dessus du barrage. Comme il est maladroit, il multiplie les tentatives et nous pouvons l’admirer durant 10 bonnes minutes avant qu’il ne parte sur le Rhône !

Observation du Balbuzard pêcheur…- (photo : Michel Veyrat)

Avant de nous quitter, nous jetons un dernier coup d’œil en aval du barrage pour découvrir le Chevalier guignette et le Martin-pêcheur !

Liste des espèces observées :

En haut du Pic de l’Aiguille :

des Aigrettes garzettes

(qui se baladent sur le Gardon)
1 Milan royal,
2 Buses variables,
1 Aigle botté,
1 Epervier d’Europe,
2 Faucons crécerelles,
Mouettes rieuses (30 qui migrent,puis une
cinquantaine qui monte haut dans le ciel
avant de repartir sur le Rhône et le Gardon)
2 ou 3 Goéland sp.
(certainement G. leucophée)
une centaine d’Hirondelles de fenêtre,
quelques Hirondelles rustiques
2 Bergeronnettes grises (passent en vol)
1 Traquet motteux (posé sur le rocher
à 2 mètres des observateurs !)
de nombreux Rougegorges familiers
chantent dans la forêt
Choucas des tours,
Corneilles noires,
1 Geai,
1 Pie,
quelques Pinsons des arbres (entendus)
quelques Bruants zizis (chantent en contre-bas)
Au barrage de Comps :
3 Grands Cormorans
des Aigrettes garzettes
2 Grandes Aigrettes
des Hérons cendrés
1 Buse variable
1 Balbuzard pêcheur
1 Faucon crécerelle
1 Chevalier guignette
des Mouettes rieuses
1 Goéland leucophée
2 Martins-pêcheurs d’Europe
1 Pic vert
des Hirondelles de fenêtre
des Hirondelles rustiques
1 Bergeronnette des ruisseaux
1 Bergeronnette grise
la Bouscarle de Cetti (entendue)
des Choucas des tours
des Corneilles noires