Septième safari chez le petit peuple des oubliés du jardin
Depuis ce matin , une pluie fine me donne du vague à l’âme, j’ai perdu mon amie, la belle Lumière qui, pour accompagner les oiseaux de passage, s’est déplacée vers le nord (sans sa dérogation, je suppose…)
Alors, j’en profite pour mettre un coup de projecteur sur quelques uns de ces oubliés, ces sans-grade, ces petits insectivores auxiliaires précieux du jardinier, qui disparaissent dans l’indifférence
(ou plutôt la méconnaissance) générale à une vitesse vertigineuse.
Alors que la moitié de l’humanité tremble devant l’infiniment petit et ne voyage plus que par la pensée, je voudrais vous parler de toutes ces minuscules boules de plumes qui,
bravant les vents mauvais des mers et des déserts, nous reviennent à chaque printemps.
Ils arrivent, depuis les antipodes pour certains, pour perpétuer leur espèce.
Lorsque l’on sait que beaucoup pèsent moins de 10 gr (avec le record pour le Roitelet triple bandeau et ses “presque” 5 gr ! ) et que, pour la plupart le voyage est loin d’être terminé,
on ne peut qu’être fasciné par de telles prouesses.
Aujourd’hui (après cette intro un peu longue ! ) je vous propose de découvrir les visiteurs de ces deux derniers jours :
-Un couple de Pouillots fitis qui a fait une halte roborative avec les pucerons du rosier grimpant.
-Un magnifique mâle de Gobemouche noir qui a repris quelques forces dans notre havre de verdure, avant de poursuivre sa route aérienne.
-Pour finir un représentant de chacune des deux espèces de roitelet (triple-bandeau et huppé) qui avaient séjournés chez nous jusqu’à la fin de l’hiver.
-Le tout accompagné des roses perlées de pluie de Mary…
Quand l’œil et l’objectif deviennent complices pour tenter de figer ces moments rares, empreints d’une grâce infinie, mais insaisissables à vitesse réelle… ça peut donner ça…
Texte et photos : Hervé Bertozzi