Huitième safari dans l’intimité du petit peuple du jardin
Le jour n’est pas encore levé.
Je suis devant ma page blanche, accroché à mon stylo.
La vieille cafetière crachote bruyamment ses dernières salves fumantes.
Hier, une amie claquemurée dans son appartement nous a appelés, inquiète de ne plus recevoir de « nouveaux safaris » depuis plusieurs jours.
Je lui ai répondu, honteux, que la pluie du début de semaine n’était pas propice à la photo et qu’il a beau être magique, le jardin de Mary Poppins, il ne pousse pas tout seul…
ou plutôt si, mais n’importe comment.
Et puis que j’ai été victime d’une petite phase anodine, d’une portée que l’on mesure pas assez et qui bouleverse notre futur, à nous les mecs, du style : « Promis chérie, je m’en occupe dès que j’ai le temps… »
Bref ! Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chères têtes emplumées… et là, j’en ai de bien belles de plumes sur les têtes à vous proposer.
Durant la grisaille, je n’avais pas manqué d’observer, derrière la maison, le petit ballet mécanique de deux créatures insolites et inclassables que Dame Nature, sans doute après une soirée un peu trop arrosée, a dû imaginer dans un dernier délire créatif.
Plusieurs fois par jour, les « ou pou pou » lancinants et nostalgiques du mâle annonçaient leur arrivée.
Puis deux papillons géants noirs et blancs venaient se poser sous la fenêtre,
s’évanouissant presque dans un mimétisme parfait avec la terre, si leurs navettes incessantes
ne trahissaient leur présence.
Tout excité à l’idée qu’ils pourraient nicher dans le jardin magique, je construis alors des nichoirs à la hâte, mais je comprends rapidement qu’ils ont préféré s’installer dans le château d’à côté.
C’est toujours pareil… Dans ce milieu très huppé, on préfère habiter chez les nobles mais… on vient se nourrir chez les roturiers…
Mais amis, aujourd’hui je vous propose d’entrer dans l’intimité, (Arrêt sur images : grattage, bain de poussière, offrandes, étirements…), d’une des plus belles têtes emplumées que notre midi puisse nous offrir : la Huppe fasciée ainsi que de celles de quelques convives invités à sa table.
A très bientôt.
H.B.