Découverte de la garrigue.
Animée par Clément Chalandon.
C’est un soleil radieux qui accueille nos naturalistes en herbes, ce samedi matin sur le parking du Sécadou à Marguerittes. Aujourd’hui, 12 personnes, accompagnées de Clément Chalandon, animateur nature en stage pour l’association Gard Nature, vont découvrir la garrigue.
Tout commence par une ronde des prénoms : Anthony, Maëva, Mireille et Didier, Yvelise et Robert, Céline et Guillaume, Edith et Denis, Jean-Laurent et Elisa. La plupart ne connait la garrigue que comme un espace sec et hostile.
Les présentations faites, et les dernières recommandations données nous entamons l’ascension de la colline sinistrée.
Afin de connaître réellement l’étendue des connaissances du public, l’animateur nous demande de ramasser un élément qui représente, pour nous, la garrigue. Chacun y va de son explication. « Une pierre car on s’y embronche tout le temps dedans » explique Yvelise. « Du ciste, car elle tapisse la garrigue » annonce Guillaume. Vient Céline qui montre son rameau d’olivier qui, selon elle, caractérise la garrigue. S’en suit une discussion sur l’aspect naturel de la garrigue et sur le caractère spontané de l’olivier. Première idée reçue que l’on démonte ensemble. L’olivier n’est pas une essence de garrigue.
La progression continue dans la bonne humeur. Les questions fusent, le public est curieux et dynamique. Nous nous arrêtons tout en haut de la colline qui domine Marguerittes. Clément nous place en binôme. Il attribue à chaque groupe une partie du paysage pour analyse. L’ensemble compose les 360° du point de vue.
C’est ici que nous rejoint Baudouin arrivé en retard.
De la lecture de paysage en résulte un constat. On ne peut pas parler de garrigue, mais bien DES garrigues. Car il existe une multitude de paysages bien différents. Les pelouses rases, les forêts de chênes verts ou de pins, les fourré‹s denses de chênes kermès et d’arbousiers, les traces des aménagements et l’emprise de l’homme. Nous essayons d’analyser ces paysages. « Je trouve les pelouses plus pauvres que les forêts » dit Maëva, rejoint par Anthony. La remarque soulève la polémique et entraîne une discussion sur l’aspect de « richesse » d’un milieu.
Nous repartons sur les chemins en longeant une zone sinistrée. Les arbres calcinés encore debout surplombent une végétation dense qui s’élève.
Nous entrons dans le vif du sujet avec la flore. Clément nous replace en binôme et nous tend un gobelet. Nous allons devenir des apprentis parfumeurs. Il nous demande de confectionner un parfum à partir des éléments que l’on trouve autour de nous. Plantes, terre, champignons et objets divers (notamment une chaussure miniature) tout y passe pour le plaisir du nez. Nous sommes étonnés de voir la diversité des plantes que l’on peut trouver. Après que nous ayons tous présenté notre parfum, Clément nous explique la véritable finalité de ce petit jeu. « Je voulais vous inciter à baisser le nez, à vous intéresser sur la richesse et la diversité des plantes qui vous entourent ». Pari tenu.
Voilà deux heures que nous sommes partis. La chaleur nous fatigue et nous profitons d’une zone d’ombre pour nous reposer. Clément profite de cet instant pour nous parler de la formidable adaptation des plantes. En effet, la garrigue étant un espace soumis a bien des contraintes, la flore y vivant s’est dotée, au fil de l’évolution, de morphologie adéquate. « Les plantes qui ont de meilleures dispositions face à la sècheresse, ont survécut et se sont reproduites » nous explique-t-il. C’est ainsi que les plantes aromatiques, tels que le thym ou le romarin, se servent de leur essences pour maintenir un environnement frais et humide. Certaines comme le serpolet ou encore le thym ont des feuilles toutes petites pour éviter de perdre trop d’eau.
Vient enfin le moment de l’interrogation. Il s’agit maintenant de mettre en pratique les réflexions que l’on a eu auparavant. Clément choisit cinq personnes parmi nous et leur donne un badge. Sur ceux-ci est écrit //“ pelouse”, “fourré”, “forêt” et “feu”//. Il leur demande ensuite de se mettre en ligne et en ordre chronologique suivant l’évolution d’une garrigue. Après concertation, les volontaires désignés se placent sans faute. Tout le monde approuve. Clément prend ensuite 4 autres personnes auxquelles il donne un badge “insecte” et il leur demande de se placer de la manière la plus cohérente. C’est ainsi qu’ils se placent sur les pelouses et les fourrés. Ainsi de suite, il donnera deux badges oiseaux et un badge mammifère auxquels il demande de se placer comme les autres.
Le diorama de l’évolution de la garrigue est en place… (photo : Jean-Laurent Hentz)
Les participants analysent d’eux même le résultat. L’évolution de la garrigue est cyclique et le feu fait parti de ce cycle. Le feu n’est pas la catastrophe naturelle que l’on veut maintenir comme mythe.
Il est bientôt midi et la discussion se poursuit sur le chemin du retour où nous attendent café et biscuits. Clément nous offre un fascicule synthétique sur ce que l’on a appris et finit sur la prévention des incendies. Car le feu fait parti du cycle naturel de la garrigue, mais reste néanmoins un danger pour l’homme.