Sortie au Scamandre

C’est notre 2ème visite au centre du Scamandre et elle débute dans les mêmes conditions que la 1ère : un vent tenace et violent avec une seule consolation, il n’y aura pas de moustiques !

Avant de rejoindre le lieu de rendez-vous, nous faisons une halte sanitaire pour Igloo au niveau du pont de Gallician et sommes alors rejoints par 4 personnes qui passaient par là.

Ensemble, nous descendons lentement entre les étangs du Charnier et du Crey et nous y voyons des Nettes rousses et des Sternes naines.

Arrivés sur le site nous nous comptons : nous sommes 16 participants, ce n’est pas la grande foule, mais en regardant bien, quelle qualité !

Après la traditionnelle présentation du Centre et du circuit par le sympathique Nicolas nous commençons le parcours sous les rafales.
Nous avions pensé à nous encorder pour éviter les pertes, mais nous y renonçons, fidèles à notre tradition d’affronter l’adversité avec courage et témérité.

Dès le début 2 belles rencontres : le Crabier chevelu qui se montre bien avant de disparaître soudainement, sans doute emporté par une bourrasque, et le Bihoreau gris en vol émettant son coassement habituel qui lui a vallu le surnom de « corbeau de nuit ».

Dégustation de grenouille – (photo : Roger Védère)

Nous nous attardons un moment pour détailler les couleurs chatoyantes de 2 Guêpiers d’Europe. Ces « chasseurs d’Afrique » qui ne semblent guère apprécier le vent, restent posés sur les branches d’un Olivier de Bohême que j’avais d’abord pris pour un Tamaris dans le but de vérifier si tout le monde suivait et signalerait l’erreur.

Autre surprise, des oiseaux noirs, surgissant de nulle part, comme dans la belle chanson de Barbara. Mais ce ne sont pas des Cygnes, bien mieux, ce sont des Ibis falcinelles dont nous ignorions la présence ici. Ils passent en vol, souvent par deux, et nous en notons 4, certains d’être en deça de la vérité, il y en a sûrement plus.

A ce sujet Elisabeth et moi-même nous remémorons une scène en camargue, où, voyant notre 1er Ibis falcinelle avec d’autres ornithologues chevronnés nous étions restés figés d’émerveillement en faisant cette « coche ». Aujourd’hui l’émotion est moindre et nous mesurons l’usure de la vie à ce détail.

Maintenant nous atteignons l’observatoire judicieusement nommé « Belvédère », et nous pouvons contempler en détail un nouveau Bihoreau posé sur un arbre.

Ensuite, après quelque mètres pendant lesquels il faut observer le plus grand silence ce qui semble difficile pour certains que nous n’auront pas l’impudence de dénoncer, nous longeons une héronnière incroyablement fourni de plusieurs espèces : Héron cendré et pourpré, Héron garde-boeufs, Crabier chevelu, Bihoreau gris, et peut-être Ibis falcinelle (?) ; et, à la faveur d’une trouée dans la tamarissière, nous pouvons apercevoir tout ce joli monde : les nids sont nombreux, très près les uns des autres et le vacarme est incessant.
Nous nous perdons en conjectures : est-ce un poussin que l’on aperçoit entre 2 branches ou bien l’adulte qui couve ?
Plusieurs d’entre-nous s’assoient sur le talus pour mieux apprécier le spectacle (cette position les protège également du vent, je présume).
On croirait les heureux parents assis dans la salle d’attente d’une maternité dans l’imminence de l’annonce de l’heureux événement.

Il faut quand même repartir car il parait que c’est loin d’être fini et il va naître ici sans doute beaucoup de futures observations…

La suite est moins palpitante, nous longeons les anciennes rizières abandonnées, puis nous rejoignons un observatoire éloigné en cheminant sur un ponton tout neuf, fort bien réalisé et qui rappelle, si on a de l’imagination, le pont menant à l’île de Ré (un peu plus petit, quand même…).
Sur cet observatoire pas grand chose, mais nous entendons le Coucou qui nous fait coucou et nous voyons un Milan royal retardataire qui vole très bas en chasse et encore un Bihoreau gris somnolant à l’orée de la roselière.

Echasse blanche – (photo : Roger Védère)

Pierre est intrigué par une plante qu’il ne connaît pas et, après avoir rassemblé ses souvenirs, il opte pour une renoncule.
Revenus dans nos foyers nous avons fait une recherche plus approfondie et nous pensons qu’il s’agit de la Renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus). Information à vérifier !

Puis c’est le retour vers l’accueil du Centre et la prise d’assaut d’une table de pique-nique où les places étant inférieures à notre groupe, nous envisageons une interrogation écrite afin de déterminer ceux qui pourront s’asseoir. Cette proposition est violemment repoussée et un commando audacieux pénètre une salle pour y trouver les chaises manquantes.

Après un repas réparateur arrosé avec le vin de généreux donateurs du groupe et la brioche au raisin offerte par Jocelyne et jean-Louis, Nicolas nous montre un très intéressant diaporama sur le Centre du Scamandre qui parle de l’évolution du site, des activités de l’homme et donne une idée de la faune et de la flore qui règnent ici.

Chacun repart vers son destin avec de belles images en tête.

Pour notre part, nous sommes encore 4 avec Monique et Henri, et nous allons voir sur le chemin de retour le nid des Cigognes blanches du marais des Clapières. En route 2 Rolliers d’Europe nous font une belle démonstration de vols acrobatiques au Valat de Valliougues près de Gallician.

Le nid est toujours occupé et les Cigognes sont bien là : il y a 4 jeunes qui sont, à notre avis, très proches de l’envol.

Famille de Cigognes blanches au nid – (photo : Roger Védère)

Et enfin, à l’autre extrémité du marais des Clapières, nous constatons l’absence des Orchis palustris, et voyons 2 autres Rolliers d’Europe, des habitués de cet endroit.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui et c’est suffisant. A bientôt !

Liste des oiseaux contactés :