Réunion du 30 novembre 2017

Questionnaire sur l’Atlas des papillons

Analyse proposée par Jean-Laurent Hentz, avec un complément de François Gilbert.

Dans le but de préparer notre discussion du 30 novembre 2017, j’avais soumis un questionnaire simple auquel 7 personnes ont pris le temps de répondre par écrit. Je propose ci-dessous un aperçu de ces réflexions, toutes fort intéressantes !

Question 1 : un Atlas… c’est quoi ?

  • compilation de cartes avec des données naturalistes,
  • recueil de données cartographiées sur un ou plusieurs thèmes,
  • un gros travail de recensement d’espèces pour des lieux et des temps précis,
  • un document imprimé ou un document numérique,
  • une analyse et des commentaires des cartes, destinés à éclairer le public cible du document, donnent les clés pour sa lecture et lui donne tout son sens,
  • une carte succincte avec quelques repères (noms des papillons),
  • un recueil de cartes suffisamment claires pour être  compréhensibles,
  • une ressource scientifique interne pour l’association Gard Nature,
  • de ce que j’en sais ou que j’en ai compris, ça me paraît plus délicat d’éditer un atlas pour en faire un livre !
  • une sorte de recueil d’éléments classés par thème et pour lesquels une répartition géographique est un fil conducteur,
  • un document renseignant sur la répartition géographique des papillons de jour…

Aucun doute : un atlas est bien un document, papier ou numérique, faisant état de la répartition des espèces de papillons à travers des cartes. Les deux types de format nous intéressent : il faudra affiner l’intérêt de l’un et l’autre afin de définir quelle information est diffusée de quelle façon.

L’objet même de l’association Gard Nature étant la sensibilisation d’un large public, il est bien entendu que l’objectif de ce travail serait lui aussi à destination de toute personne intéressée, bien au-delà de seuls participants et adhérents. Ressource scientifique ou base de réflexion pour une meilleure prise en compte de notre environnement : il faut que ces éléments soient partagés pas le plus grand nombre si l’on veut envisager une quelconque utilité !

A propos de la difficulté de réaliser un livre, nous avons la chance de pouvoir nous lancer dans l’aventure en sachant que c’est possible : finances associatives et décisions de Conseil d’Administration nous le permettent…

La notion de mailles sera reprise dans la question suivante.

Question 2 : un Atlas… ça sert à quoi ? A qui ?

  • à faire un cliché à l’instant sur la connaissance,
  • à faire le point au temps T de la somme des connaissances sur un sujet donné, à les situer dans un espace donné,
  • à savoir quelles espèces sont à protéger,
  • à connaître une répartition géographique de populations, d’espèces,
  • à pouvoir observer l’évolution des populations de papillons en diversité et en quantité,
  • peut servir de référence pour l’étude d’un sujet au fil du temps,
  • peut servir de référence dans le cadre de politiques publiques d’aménagement, de lutte pour le maintien de la biodiversité
  • accessible au grand public, en vue d’une sensibilisation à la biodiversité.
  • pour tous les publics,
  • pour tout le monde de façon à apprécier l’état de la nature chacun à son niveau,
  • aux curieux de nature,
  • aux élus, gestionnaires, bureaux d’études et aux naturalistes,
  • aux entomologistes et aux naturalistes en général

Là encore, je constate une convergence de vues, que l’on peut résumer en 3 points :

  1. un atlas donne un aperçu des connaissances naturalistes partagées (hors toutes les connaissances enfouies et cachées…) au moment de la parution de l’atlas ; d’où l’intérêt de coupler une édition papier avec un outil Internet qui peut, lui, être dynamique et refléter les connaissances au fur et à mesure qu’elles sont collectées et partagées,
  2. un atlas doit servir de référence : c’est sa nature même ! Et être utile aux réflexions menées sur l’aménagement du territoire et la préservation de la biodiversité, à titre collectif (politiques publiques) ou individuel (chacun chez soi…). De ce fait un grand soin sera apporté, c’est certain, aux informations et aux illustrations d’un tel ouvrage, afin qu’il soit le plus pertinent possible vis-à-vis de ces objectifs !
  3. un atlas fait sous l’égide de Gard Nature doit être accessible au plus grand nombre, donc à des lecteurs de niveaux de connaissance et d’implication dans la protection (ou la destruction) de la nature très différents, et jouant des rôles sociaux très différents aussi. La qualité et la forme des écrits sera donc prépondérante pour réussir cet objectif d’intéresser un public extrêmement vaste dans des attentes…

Sont évoquées, dès cette première réunion, des solutions technologiques que nous gardons sous le coude pour les étudier de près, en particulier la possibilité d’utiliser des outils numériques à partir des documents papiers (actuellement les QRcodes, mais peut-être verra-t-on d’autres innovations dans les années à venir ?).

Question 3 : quelle précision, quelle information pourrait être proposée pour un Atlas naturaliste (papillons ou autres) du Gard ?

  • photos d’identification des espèces et de leurs habitats,
  • précisions sur la rareté, fiches descriptives pour chaque espèce avec photo pour l’identification,
  • précision de géolocalisation selon les espèces et des demandeurs,
  • cartographie de la répartition des connaissances pour chaque espèce,
  • notre département étant composé de milieux et d’écosystèmes très diversifiés (Camargue, Costières, garrigues, Cévennes), ce serait intéressant de pouvoir mettre en évidence les espèces spécifiques à chacun de ses milieux,
  • stades biologiques, l’aire de répartition et la tendance depuis vingt ans, les générations successives,
  • analyse de l’évolution des connaissances sur les dernières années,
  • photo de la chenille, préciser la plante-hôte,
  • évaluation des inter-relations spatiales avec les plantes hôtes,
  • menaces, mesures de gestions faites ou à mettre en œuvre,
  • influence du changement climatique, de la pollution, des incendies, des évolutions de pratiques culturales,
  • répartition des populations d’espèces en fonction des saisons, avec la phénologie, sachant qu’il peut y avoir plusieurs générations par an – elle peut n’indiquer qu’une répartition non temporelle en situant où se trouve une espèce,
  • lien avec un environnement, une plante-hôte, une niche écologique,
  • description de l’espèce avec illustration(s), localisation, phénologie, le découpage peut-être communal, nous pouvons également indiquer des limites topographiques comme l’altitude,
  • particularités en fonction de la géographie, d’habitats particuliers,
  • les papillons communs, les rares, les tendances évolutives…

Évidemment cette question a suscité un riche débat, qui n’est d’ailleurs pas clôt : au contraire il va nourrir, en évoluant et en s’enrichissant encore d’autres apports, d’autres idées, l’ensemble du projet d’atlas pendant toute la durée de sa mise ne œuvre !

Simplement nous pouvons, dès à présent, lancer quelques pistes concrètes…

Concernant la représentation cartographique, un point essentiel est la précision géographique de l’observation partagée : en effet il sera toujours possible de faire rentrer une observation précise dans une maille de 1 km de côté, dans une maille de 5 km ou 10 km, dans un secteur biogéographique, dans un habitat naturel cartographié, dans un territoire communal ou un territoire d’action d’une collectivité locale, au gré de nos fantaisies, essais et choix. Mais l’inverse n’est pas vrai : si nous nous contentions de noter la présence d’une espèce dans une maille donnée (par exemple, un Vulcain présent dans la commune de Bessèges, sans plus de précision), nous perdons toute possibilité d’utiliser cette information plus précisément (dans la vallée ou la montagne, dans une maille kilométrique…).

Les notions de zone biogéographique, d’écosystème, d’habitat, sont éminemment importantes : elles vont nous servir, au cours du projet, comme fils d’Ariane pour la prospection ciblées de certaines espèces spécialisées. Nous aurons tout le loisir de réfléchir plus précisément à l’usage cartographique, je veux dire en terme de rendu, dans un atlas, de ce type de représentation parfois globalisante.

Chenilles et plantes-hôtes : ces informations se trouvent de plus en plus dans les sites Web de référence (Lepinet, lepiforum…). Une recherche plus assidue peut être envisagée, en fonction de la motivation des participants. C’est déjà le cas, concrètement, lorsque l’on s’intéresse à la Diane ou à l’Azuré du baguenaudier ; des efforts pourraient être faits sur Pyrgus sidae et Zygaena ephialtes, Z. rhadamanthus, et quelques autres espèces très spécialisées. Nous contacterons à cet effet le Conservatoire Botanique pour trouver des liens avec les connaissances botaniques.

L’évolution des populations (ou dynamique des populations) est encore un sujet hautement passionnant… Mais particulièrement ardu pour une raison simple : l’analyse d’une évolution doit se baser sur des éléments de connaissance comparables… Or, nous nous posons la question tous les jours, lorsque nous découvrons une nouvelle espèce dans un lieu donné, cette découverte est-elle due à l’apparition nouvelle de l’espèce ou à un manque de prospection passée ? Cette notion de pression de prospection est un sujet à lui tout seul, et certainement un enjeu de qualité de tout projet d’atlas ! Est-ce qu’on va suffisamment sur le terrain (en nombre de jours par an), aux bonnes époques, aux bons horaires ? En étant sur le terrain, comment prétendre avoir bien vu les choses de façon exhaustive ? Si la Diane est casanière et assez facile à trouver, il n’en va pas de même pour la Proserpine ou l’Azuré du serpolet… Nous pouvons simplement prétendre ici : plus les efforts de prospection seront importants, meilleure sera la connaissance à analyser. Mais gageons que resteront (ou apparaîtront) de nombreuses questions non élucidées !

Question 4 : quelle organisation imagineriez-vous pour mener un tel projet ?

  • Gard Nature en tête de projet et des bénévoles ou structures de gestion en collaboration,
  • calculer le budget nécessaire et chercher des partenaires techniques, graphiques et financiers,
  • utiliser les données issues de l’Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard et d’autres sources (à identifier) pour établir les cartes,
  • réaliser les cartes et rédiger les contenus,
  • mettre en forme la maquette en mode collectif : imprimer le cas échéant et diffuser le document en ligne, envisager le suivi et l’actualisation du document,
  • un groupe de travail motivé (pour lister les cartes à produire, commenter les cartes) et un cartographe sur-motivé, disponible et disposé pour proposer des modèles de mise en page, organiser les données et éditer les cartes,
  • demande surtout du temps à trouver… entre les inventaires (passés ou à venir), les décrire, posséder des photos de qualité, réaliser les descriptifs, les diagrammes, les cartes, la rédaction, la mise en page,
  • prévoir des sorties thématiques (lieu, date, météo),
  • définir des secteurs en fonction de la géographie (plaine, montagne, causse, bord de mer…) ou d’espèces particulières localisées… avec éventuellement des observateurs attitrés en fonction de leur lieu d’habitation ou de fréquentation.

Quelques informations pratiques ont été apportées lors de la réunion, concernant le cadre de cet atlas :

  • l’ambition de ce projet est à la hauteur que nous voulons et pouvons bien lui donner !
  • nous insistons sur le caractère bénévole et enthousiaste de tous les participants : tout le monde est à la même enseigne, et l’objectif primordial reste que nous nous régalions à participer à cette aventure collective !
  • nous rappelons que l’association Gard Nature dispose d’un fond financier destiné à la bonne réalisation du projet, c’est-à-dire l’édition du livre, mais aussi, en fonction des besoins qui seront identifiés collectivement, la possibilité de défrayer des déplacements et des hébergements ponctuels permettant de mener à bien des prospections spécifiques,
  • toutes les observations sont enregistrées sur l’Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard et nous faisons évoluer des pages spécifiques permettant un rendu selon nos attentes et questions : ainsi chacun est tenu informé de l’avancée du projet,
  • une liste de discussion dédiée au projet est créée : atlas-papillons@gard-nature.com, ouverte à tous (donc une personne extérieure au groupe peut envoyer un mail à cette adresse), mais les réponses et échanges restent internes au groupe.

Question 5 : non posée, donc à laquelle vous pouvez répondre comme bon vous semble, et par conséquent donner toute piste de réflexion qui vous viendrait à l’esprit…

Qu’est-ce qu’un tel document amènera de plus par rapport à l’Atlas des libellules et papillons en LR ? Comment faire pour que ces documents soient complémentaires ?

Depuis 2010 est lancé un Atlas des papillons de jours et libellules du Languedoc-Roussillon, sous l’égide de trois structures : le Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, l’OPIE-Languedoc-Roussillon et Les Ecologistes de l’Euzière. Retrouvez ce projet ici : http://www.libellules-et-papillons-lr.org/atlas/

Malgré un départ mouvementé vis-à-vis de notre structure, nous (Gard Nature) avons rejoint ce projet en 2010, développé de nombreuses animations en vue d’inviter plus de naturalistes à participer (stages, sorties…), avons réalisé des états des lieux partagés toujours stimulants pour avancer (les atlas provisoires que vous retrouvez sur l’Observatoire à la rubrique publications), et nous sommes investis dans la prospection des différentes espèces.

Un différent notable – j’insiste sur le notable – nous a conduit, après de longues discussions au sein du Conseil d’Administration, de nous retirer de ce projet au printemps 2015. Visiblement les collègues n’en ont toujours pas pris acte puisque vous verrez encore apparaître, en janvier 2018, Gard Nature comme « relais local pour le département du Gard« …

D’autre part, suivant l’évolution des collectivités publiques et la création de la région Occitanie, le projet s’est transformé en atlas de la région occitanie, et devrait voir le jour en 2018 : ce sera donc son aboutissement.

Dans ces conditions, et si l’on considère d’une part le dynamisme de notre petit groupe de départ et les lacunes tous les jours aperçues sur la connaissance des papillons de Gard, d’autre part l’idée d’une utilité d’un tel ouvrage, il nous semble pertinent de compléter et affiner les connaissances acquises (intégrant des échanges mis à jour avec l’Atlas régional) et de proposer une analyse recentrée à l’échelle d’un département (échelle plus facile à aborder que la région Occitanie). Il y a encore un travail considérable de recueil d’informations issues de collections et de photothèques existantes !

Comment permettre au document, le cas échéant d’être en permanence « up to date » ? Qui assure son actualisation et avec quels moyens ?

Comme évoqué plus avant, nous proposons un objectif d’atlas édité, un livre que l’on tient bien en main et qui trouve sa place dans la bibliothèque de toute personne qui s’intéresse au sujet et qu’il peut consulter souvent (si nous réussissons à en faire un outil de référence). Mais, par principe (et chacun peut le constater avec les nombreux autres atlas existants), un atlas « papier » est obsolète, en terme de cartographie précise, dès le jour où il est imprimé…

L’Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard reste un outil dynamique qui permettra de poursuivre la mise à jour. Et puis, les idées technologiques avancées donneront peut-être un ensemble intéressant : pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse consulter les cartes mises à jour via tablette ou autre outil informatique à partir du livre (je reviens à l’idée actuelle du QRcode) ?

J’en profite pour insister encore une fois : donnons-nous des objectifs idéaux, donnons-nous (nous somme seuls responsables…) les moyens que nous voulons et que nous pouvons, et acceptons qu’il y ait un léger biais entre le rêve et la réalité. Dans un certain sens, que vaudrait un rêve si on pouvait le réaliser vraiment ?

Combien d’espèces de Papillons de jour dans le Gard ?

Autour de 165… Ce nombre n’est pas vraiment fixe car des espèces méritent confirmation et d’autres nouvelles espèces pourraient toujours être observées occasionnellement…

Pourquoi ne pas essayer de se limiter dans un premier à quelque espèce et voir ce que ça peut donner ?

Pourquoi ne pas se lancer dans l’aventure totale dès le début ?

D’autre part, nous pouvons nous prévaloir d’une certaine expérience dans le domaine des papillons, de la gestion des données, de l’édition et du travail collaboratif : tous ces éléments sont les gages de la réussite du projet. La seule inconnue est le niveau d’ambition fixé et réellement atteint. Nous le verrons lors de l’aboutissement du projet !

Existe-t-il un but lucratif pour l’édition de cet Atlas ? Une étude de marché a-t-elle été établie ?

L’association Gard Nature, comme la grande majorité des associations environnementales, s’inscrit dans une idée de but de non lucratif. Les ouvrages que nous avons déjà édités (Oiseaux du Gard, Libellules de France, Arbres remarquables du Gard – Tome II) ont pour point commun d’être des ouvrages de vulgarisation scientifique à destination d’un large public, et nous les considérons comme des outils pédagogiques au service de l’objet de préservation de la nature qui nous anime tous. A ce titre, ces projets et l’atlas des papillons rentrent bien dans l’esprit du « non lucratif ».

Cependant, diffuser des ouvrages contre une certaine somme fait rentrer de l’argent dans les caisses de l’association. Cet argent est ensuite utilisé pour réaliser l’ensemble des projets portés par Gard Nature et validés par le Conseil d’Administration, en particulier… de nouvelles éditions… Ainsi ce projet bénéficie-t-il des retombées financières des précédents.

Publication papier, dématérialisée, avec lien ? Possibilité application ou flash code ?

Idées évoquées plus haut, qui mériteront d’être regardées de près dans les années qui suivent…

A-t-on les ressources matérielles, informatiques, compétences ?

La première des ressources indispensables pour se lancer dans ce projet, c’est la motivation sans borne des participants !

Si nous récapitulons les besoins :

  • collecte et mise en forme des données naturalistes, via l’Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard : tout le monde,
  • regard critique sur les données, précisions, modifications (phase de validation) : nous avons la chance de compter parmi nous quelques observateurs très expérimentés, et nous pourrons, à l’occasion de ce projet, mettre en œuvre une idée de validation collective chère à l’Observatoire mais que, concrètement, nous n’avons pas encore pu expérimenter…
  • éventuelles difficultés « financières », missions spécifiques : un défraiement est possible, sous réserve d’identification claire des besoins et assentiment du Conseil d’Administration de Gard Nature, pour remplir des missions un peu plus spécifiques que le cadre de l’investissement bénévole habituel (par exemple animer une conférence publique, mener une mission particulièrement importante de prospection à distance, participer à une réunion en tant que représentant du collectif…),
  • réalisation des cartes… C’est le cœur du projet ! Deux types d’outils s’offrent à nous : une partie de rendu dynamique sur le Web (Observatoire) avec des idées d’évolution techniques liées à la cartographie, et les outils SIG (Système d’Information Cartographique) qui permettent de faire plein de choses intéressantes à partir de la base de données… Jérémy Cuvelier, David Delon et moi-même sommes très motivés pour faire avancer ces différentes solutions.
  • rédaction : a ce stade du projet,nous n’avons pas discuté de ce point précis. Rédaction collective ? Rédaction thématique par quelques personnes ? Tout est ouvert, mais cela ne fait aucun doute que nous parviendrons…
  • réalisation de l’ouvrage, mise en page : une certaine habitude est en place pour la réalisation d’ouvrages. Nous aurons encore l’expérience des deux ouvrages sur les papillons (Papillons de France et un document sur les espèces d’identification difficile…) d’ici à l’aboutissement du projet,
  • impression : à ce jour l’association Gard Nature se porte garante de la prise en charge financière de cette partie,
  • diffusion de l’Atlas : c’est la partie la plus difficile ! Après les ouvrages offerts aux participants, envoyés aux souscripteurs, il restera quelques exemplaires à diffuser durant quelques années… Mais nous ne sommes pas des vendeurs de livres : ce n’est pas notre métier, nous n’en avons pas les compétences et ce n’est pas une activité amusante à titre bénévole. Nous comptons sur le bouche à oreilles, et le dynamisme qui ne sera pas essoufflé pour continuer à mener des activités en lien avec les papillons (stages, sorties, conférences)…

Nous avons pu constater que nos connaissances sont partielles pour la répartition de certaines espèces de papillons : existe-t-il des documents de référence pouvant permettre d’orienter les prospections ?

Considérant qu’il serait dommage de partir de zéro, faisant fi des connaissance déjà accessibles et partagées, nous proposons que la base de départ soit constituée à partir d’une analyse des informations existant en 2018 : l’Observatoire du Patrimoine Naturel du Gard et, nous l’espérons, les infos collectées dans le cadre de l’Atlas régional depuis 2014 et qui concernent le Gard.

Cette base devrait pouvoir être étoffée de façon pertinente par l’enregistrement des données liées à quelques collections de papillons ainsi que celles liées à des photothèques non encore exploitées.

Nous discuterons plus précisément des méthodes de travail à mettre en œuvre lors de la prochaine réunion, mais les idées les plus simples sont les suivantes (complémentaires et non exclusives l’une de l’autre) :

  • observation occasionnelle (lors d’une sortie),
  • observation régulière dans son jardin, avec comptage/estimation du nombre de papillons de chaque espèce (suivi),
  • observation selon un protocole standardisé (échantillonnage, transect…), avec une répétition sur plusieurs années (indispensable pour aborder la problématique de la dynamique des populations…),
  • inventaire d’un site en particulier, sans protocole particulier mais avec l’objectif de voir toutes les espèces de ce site (ça peut être son jardin…),
  • idem à l’échelle d’une commune,
  • recherche d’espèces à partir des données anciennes (fonctionne bien pour les habitats humides, tourbières…) : à faire par exemple pour la Vanesse des pariétaires…
  • recherche d’espèces en fonction d’habitats ou de plantes-hôtes précises : par exemple Pyrgus sidae sur Potentilla erecta, l’Azuré du serpolet dans les prairies en terrasses cévenoles, Erebia ottomana dans les tourbières…
  • observation ciblée dans une commune qui est dépourvue d’informations sur les papillons (ref : http://www.naturedugard.org/obs.php?obs=statistiques&choix=donnees),
  • observation ciblée dans un habitats naturel (ou non naturel !) par curiosité,
  • observation ciblée dans une maille géographique (nous en parleront lors de la prochaine réunion)…

C’est bien énorme et de longue durée sans doute : « Qui trop embrasse mal étreint » ?

Absolument ! C’est pourquoi nous n’insisterons jamais assez sur le dynamisme du groupe initial, son ouverture pour accueillir de nouvelles recrues et la hauteur des ambitions que nous nous donnons nous-même..

Complément apporté par François Gilbert :

J’ai quelques remarques à apporter issues de mon expérience personnelle et de ma perception de ce genre de projet.

Gestion des données : effectivement, la clé est de disposer d’un système d’information permettant d’enregistrer de façon structurée, espèce par espèce, toutes sortes d’informations, et d’être capable d’en faire une restitution “automatisée” selon des modèles d’affichage à définir. Il est ainsi possible de produire autant de formes de publication que nécessaire. La perspective de produire un livre à partir de ces données enregistrées au fil du temps, devient ainsi plus simple à envisager. Personnellement je pense qu’il serait même intéressant d’envisager d’en produire plusieurs versions : un simplifié s’adressant par exemple aux écoles primaires, un autre s’adressant au grand public, un autre s’adressant aux spécialistes, etc.

Collecte des données : je pense qu’il y a un enjeu important à structurer la démarche, car beaucoup d’hectares à explorer, sur des périodes de temps assez étendues (de mars à octobre), et avec au final relativement peu de participants. Je verrai bien 2 échelles de prospection : une de type grosse maille dont l’objectif est de démontrer qu’il existe au moins un taxon par maille (mettant en perspective l’étendue de sa répartition au sens macro), et une à maille beaucoup plus fine, ramenée à l’échelle d’une commune. On aurait ainsi une carte à grosse maille pour une publication classique, et des cartes à mailles plus fines, pour des publications à destination des communes… La règle étant de passer à une autre maille dès que celle-ci est remplie pour éviter de perdre trop de temps….

Diffusion des données : outre la production de livres, l’enjeu est effectivement de fournir un accès libre en ligne “temps réel”, c’est essentiel pour la dynamique du projet : personnellement je trouve qu’il n’y a rien de plus triste que de consulter les anciennes revues entomologiques qui se contentent de produire des inventaires “statiques” par écrit et se morfondent de la disparition progressive des espèces… En cela, fournir des clés de préservation de chaque espèce (en particulier si elle est menacée) est peut-être l’information la plus importante à diffuser.

Communication et cas de communes : l’expérience récente de l’opération de débroussaillage menaçant les populations de Iolana iolas à Congénies témoigne de l’intérêt d’être proactif et de se faire connaître si on veut éviter des catastrophes : dans ce contexte, une production documentaire spécifique à chaque commune aurait tout son intérêt, mettant par exemple en évidence toutes les espèces, avec leur localisation, devant faire l’objet de vigilance en cas de projet d’aménagement du territoire.

Appel à la participation – grand public – pour la collecte des données : pas évident de mobiliser… Je verrais bien ça sous la forme d’un jeu à l’échelle du département que l’on pourrait appeler “jeu de la biodiversité” : chaque commune met en place une équipe ayant pour mission de recenser uniquement sur leur commune. On établit un classement en fonction du nombre d’espèces recensées…les écoles peuvent participer… La commune sera motivée pour préserver le recensement réalisé…

Statistiques : pas mal d’ouvrages en proposent, on peut je pense s’inspirer de ce qui est fait ailleurs. Par exemple, on m’a offert récemment un ouvrage très bien fait sur les papillons de jour du Poitou Charente qui en contient bon nombre.