Splendeurs natur’ailes n°27 : Chroniques du jardin magique : 1 an déjà…

Pendant que les pétales de fleurs d’amandier et d’abricotier tombent en flocons légers
et à la demande de certains d’entre vous (surtout celle venant de ma femme et qui s’apparenterait plutôt à une injonction…), je reprends donc ma plume pour vous envoyer quelques nouvelles de nos petits protégés.
Notre plaqueminier magique a perdu son dernier Fuyu il y a quelques jours.
Les derniers fruits, très convoités, m’auront permis de réaliser quelques clichés intéressants de postures aériennes invisibles à l’œil nu, d’une beauté à couper le souffle.
Les rois de l’apesanteur sont ces gracieux insectivores, qu’il a considérablement aidé à survivre durant l’hiver, et qui ont pour nom (vous vous en souvenez bien sûr !) : les Pouillots véloces.
Depuis deux mois, alors que la magicienne n’avait d’yeux que pour son jardin, je ne suis pas resté néanmoins les bras croisés.
J’ai repris mes errances naturalistes pour continuer encore et toujours à essayer d’attraper au vol les beautés natur’ailes et tenter, par le pouvoir de l’image, d’en dévoiler la beauté.
J’en ai fait un livre album qui s’intitule “Les ailes du marais”, que j’espère vivement vous montrer un jour… lorsqu’on parlera d’autre chose que de cette foutue pandémie !
Parfois je n’allais pas bien loin dans mes safaris puisque souvent ils s’arrêtaient sous le Fuyu…
Entre les danses très codifiées des Flamants roses et celles plus aériennes des géantes des airs, les Grues cendrées, j’ai eu de la matière pour faire quelques séries de photos sympas…
Pourtant, c’est encore une fois à la maison que cette surprenante nature m’a envoyé ses plus beaux messages d’espoir.
Ce qui, vous en conviendrez, ne se refuse pas par les temps qui courent…
La divine surprise est arrivée par deux messagères inattendues qui répondent au doux nom de Huppe fasciée !
Tout l’hiver, même sous la neige, j’apercevais régulièrement dans le jardin, ces deux petits lutins.
Alors que les autres membres de leur espèce, dans leur immense majorité, sont encore dans leurs quartiers d’hiver sub-sahariens, leur présence, déjà, n’était pas banale.
Mais la surprise fut totale, la semaine dernière, lorsque nos deux anges à huppe orange ont montré un grand intérêt pour un de mes nichoirs (celui qui est un peu comme moi : vieux et mal fichu…)
Nous étions encore en février ! (Petit rappel : à quelques exceptions près, ces oiseaux ne sont pas censés arriver avant la fin du mois de mars sur notre littoral…)
Dorénavant, je n’avancerai plus jamais de “doctes affirmations scientifiques d’ornithologie appliquée”…
Une part importante de cette nature que l’homme s’ingénie à détruire pourrait bien disparaître avant de nous avoir livré ses plus beaux secrets.
J’en profite pour vous rappeler, Mmes et Mrs, pros des plantes et jardiniers en herbe, qu’il est donc temps de nettoyer vos nichoirs pour pouvoir accueillir dignement le petit peuple migrateur (qui s’avérera bien vite être votre meilleur auxiliaire au jardin).
Il y a un an, se profilait le spectre de l’angoisse, aujourd’hui, c’est celui du renouveau…
Portez vous bien

Texte et photos : Hervé Bertozzi

P.S. : Le jardin magique a déjà une bien belle allure sous les coups de la baguette magique (mais surtout de son sécateur) de la magicienne.
L’oiseau bleu m’a écrit dernièrement, il va très bien et vous passe le bonjour…

Quand la lumière et la technologie viennent au secours de notre rétine, la grâce est démasquée.
Minuscules (7 à 9 gr), plumage brun jaunâtre, rien ne prédestinait ces oiseaux insignifiants à devenir les stars hivernales du fuyu…
Quand les Pouillots seront partis, seule la Fauvette mélanocéphale continuera son bonhomme de chemin dans notre jardin.
Image insolite de nos huppes frigorifiées en plein cœur de l’hiver.
Le sable du désert n’a pas saupoudré que le ciel ces derniers jours, il a aussi coloré le plumage de nos deux tourtereaux.
Pour voir l’avenir en rose…