La Crau

 (13), le 25 mai 2003.
Compte rendu rédigé par Cécile Veyrat.
14 participants.

 

Paysage de Crau (photo : Michel Veyrat).

 

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Pas mal de monde pour cette sortie en Crau qui s’annonce un peu tristouille à cause du soleil qui n’est pas au rendez-vous : nuages et tramontane assez fraîche.

Cependant, cela ne nous a pas découragés et nous sommes tous partis, sac au dos, jumelle au cou (et, pour certains, filet à libellules sous le bras), à la découverte de ce milieu unique en Europe.

La Crau est la dernière vraie steppe d’Europe et se situe sur l’ancien delta de la Durance. Sa superficie actuelle est de 11 000 hectares (elle était de 50 000 hectares au début du siècle dernier).

La particularité de ce milieu est qu’aucun arbre ne peut y pousser. Sa couverture végétale est formée par un mélange de galets et d’herbes particulières (Asphodèle, Panicaut, Hysope, Brachypode et Lavande) appelée communément Coussous. Sous cette couverture, une autre particularité : le Poudingue. C’est un agglomérat de galets et de calcaire et c’est lui qui empêche toute vie arbustive.

L’amplitude thermique y est très importante : sécheresse l’été et froid rude en hiver.

L’intérêt de ce milieu est que, par sa rareté, il s’y développe des espèces rares comme le Ganga cata. Et, quelle surprise, lorsque nous découvrons que derrière ce désert apparent se cache une grande richesse et une grande diversité d’espèces !

Après un arrêt à l’Ecomusée de Saint-Martin-de-Crau, où nous réglons notre droit d’entrée dans la réserve, nous filons tout droit à l’Etang des Aulnes. Nous y sommes attendus par le Grèbe huppé, le Martin-pêcheur, le Canard souchet, les Aigrettes garzettes ainsi que la famille Macroule de sortie pour le week-end (maman Foulque et ses cinq petits). Donc, pas de nouveauté en ce qui concerne les oiseaux qui se montrent assez discrets. Par contre, Christophe attire notre attention sur de jolies demoiselles que nous faisions mine d’ignorer mais qui vont peu à peu nous captiver : les libellules. Du gracile Agrion à longs cercoïdes, en passant par la Libellule fauve ou la magnifique Cordulie à corps fin qui fait sécher ses ailes au soleil, nous sommes tous enchantés de découvrir une telle diversité de formes et de couleurs. Nous repartons en prenant garde de ne pas écraser l’Ophrys abeille qui se trouve sur notre chemin.

Etape suivante : Peau de Meau. Un magnifique spectacle nous accueille dès notre arrivée : deux Milans noirs en parade qui s’accrochent par les pattes et se laissent tomber dans le vide ! Et, toujours des libellules… De plus en plus jolies et variées avec, entre autres, le Caloptéryx méditerranéen aux ailes sombres et aux reflets rouge métallisé et l’Agrion de Mercure (celui de notre carte d’adhérent !). Christophe était tout content de trouver sous un pont plein d’exuvies pour que nous puissions les identifier lors du prochain stage… qui porte justement sur les libellules.

Nous faisons aussi la connaissance d’un excellent comédien, digne de la Comédie Française : l’Oedicnème criard qui, à notre approche, joue l’oiseau blessé, sûrement pour protéger son nid qui doit être à proximité ! Puis, une chanteuse de renom : l’Alouette calandrelle qui fait ses vocalises tout là-haut, dans le ciel.

Bref, que du beau monde, et sans parler de la magnifique chenille de Sphinx toute habillée de rouge ou de l’affreux Scolopendre (pressenti dans le prochain rôle de « La terreur de la Crau »).

Après toutes ces émotions, tous dans l’observatoire pour un pique-nique bien mérité et à l’abri de la tramontane qui souffle de plus en plus fort. Un beau mâle de Busard des roseaux nous fait admirer son plumage, puis, un peu plus loin, un Vautour percnoptère fait de même. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisque, sur le chemin du retour, nous pourrons voir la Chouette chevêche, les Outardes canepetières et, enfin, le clou du spectacle : le Ganga cata ! D’accord, comme le dirons certains, nous ne l’avons vu que de dos et pendant un quart de seconde mais sa majesté a quand même daigné se montrer et nous en sommes ravis.

La Tarentule sort de son terrier pour quelques derniers frissons, à moins que ce ne soit la pluie qui commence à tomber. Vite ! Rentrons aux voiture et rendez-vous chez Maryvonne et Hervé pour clôturer cette journée avec un bon thé chaud, un clafouti aux cerises et quelques discussions philosophiques pour refaire le monde un peu meilleur.

Grosses bises et à bientôt ! Pour la prochaine sortie !

Et, comme dit le chef (Hervé sur la photo),
« pour les sorties Nature,
tenue discrète exigée ! »…

Liste des espèces observées :

Oiseaux :
Grèbe huppé
Aigrette garzette
Héron gardeboeufs
Canard souchet
Vautour percnoptère
Milan noir
Busard des roseaux
Perdrix rouge
Foulque macroule avec 5 poussins
Ganga cata
Oedicnème criard
Outarde canepetière
Mouette mélanocéphale (entendue)
Goéland leucophée
Coucou gris (entendu)
Tourterelle des bois
Pigeon ramier
Chevêche d’Athéna
Martin-pêcheur d’Europe
Alouette calandrelle
Hirondelle rustique
Rossignol philomèle (entendu)
Bouscarle de Cetti (entendue)
Choucas des tours
Corneille noire
Libellules :
Caloptéryx méditerranéen Calopteryx haemorrhoidalis
Agrion à longs cercoïdes Cercion lindenii
Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale
Cordulie à corps fin Oxygastra curtisii
Libellule fauve Libellula fulva
Quelques plantes :
Scolopendre (fougère dans un puits)
Hélianthème sp.
Ophrys abeille
Autres bêtes :
1 Lièvre d’Europe
chenille de Sphinx
Asile (grosse mouche pleine de poils, carnivore…)
Scolopendre (énorme « mille-patte »)
Tarentule (énorme araignée…)