Guêpiers et compagnie à Théziers
Compte rendu rédigé par Jean-Laurent Hentz. – 16 participants.
En attendant le Rollier… (photo : Michel Veyrat).
Avant de tourner dans son célèbre film « Indiana Jones », Harisson Ford était venu s’entraîner à Théziers pour vaincre les peurs ancestrales qui le hantaient ; mais il déguerpit dès la deuxième heure… On a compris pourquoi…
D’abord, le vent violent du sud, apportant une chaleur intense, souffle sur le sentier étroit, bordé de Ronces et de Salsepareilles prêtes à vous accrocher par les mollets et à vous retenir pour l’éternité… Seuls notre esprit de groupe et notre volonté nous ont permis de passer à travers cette jungle, en ne déplorant que quelques griffures… Un peu plus haut, le dépaysement est assuré par les Guêpiers d’Europe. Ces « chasseurs d’Afrique », comme on les appelle dans la région, joliment colorés, font des va-et-vient entre les zones de chasse et leur nid où ils nourrissent leurs jeunes affamés.
Devant les terriers, quelques Martinets noirs font des pointes de vitesse en jouant dans le vent, pour tenter, dirait-on, de doubler le monstre gigantesque et phénoménal qui surveille ce coin en émettant à chaque passage un rugissement bestial et glaçant le sang des petits enfants… En effet, ce spectacle grandiose a pour cadre un talus creusé pour la ligne… du TGV !
Alors bien sûr, jusque là, Harisson avait survécu… Mais en redescendant, nous évitons de justesse les vols de Dectiques à front blanc, énormes sauterelles des friches, un Fourmilion géant, une très belle Argiope lobée, crochets venimeux prêts à l’emploi, et nous rencontrons un… Rhinocéros ! C’est un mâle, arborant fièrement une corne longue d’au moins… 5 millimètres.
Un peu plus loin, nous repérons un Rollier, qui vient nourrir lui aussi ses petits, et nous trouvons bien vite son nid installé dans une cavité creusée dans une falaise gréseuse, au milieu d’une colonie de Choucas des tours.
Le pique-nique est pris près de la Chapelle de Saint-Amand, dans un concert assourdissant de cigales : plus de dix individus sont visibles sur chaque tronc d’arbre, et plus encore sont agrippés en haut des murs de la chapelle ! Nous en reconnaissons trois espèces : la très grosse Cigale plébéienne, la commune Cigale de l’Orne, avec ses ailes tachées, et la petite Cigale noire. Sur une tige de Fenouil, une petite araignée-crabe a vampirisé une Cigale de l’Orne…
Dans la friche autour, nous observons de nombreux criquets aux ailes colorées de jaune (Oedipode soufrée), de bleu (Oedipode émeraudine) ou de rouge sang (Oedipode barbare).
Un peu sourds, nous regagnons chacun nos pénates, ravis de ces découvertes.
Liste des espèces observées :
Oiseaux :
Bondrée apivore
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Hirondelle rustique
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insectes :
le Sympétrum à nervures rouges (libellule)
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l’Ephippigère des vignes (sauterelle)
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