Hivernants aux bords de la Durance à Mallemort

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C’est par l’une des rares belles journées de cet hiver que nous nous sommes retrouvés près du barrage de Mallemort, qui à travers la Durance relie le Bouches du Rhône et le Vaucluse.
Nous y sommes accueillis par Jean-Luc et René du Collectif Adam de Craponne qui, tout au long de la journées vont nous parler (Jean-Luc est un parleur infatigable et René, une fois lancé dans une démonstration, a la passion des convaincus) de la problématique de l’eau.durance6
La Durance est en effet une rivière particulièrement intéressante, dont surtout, l’homme à usé depuis fort longtemps, et sans aucun doute abusé depuis quelques temps.
Nous passons donc la journée près des eaux de la Durance, sous toutes ses formes: retenue, canal de Carpentras, Canal usinier, bief, partiteur, déversoir, filioles…

Dans cet espace très travaillé, nous cherchons des traces de nature. Nous sommes venus dans l’espoir de voir quelques oiseaux.
Nous sommes acueillis sur l’observatoir de Mérindol par Jean-Luc Robinet de la LPO PACA, qui durance2tient là une permanence dans le cadre des journées des zones humides. Il nous présente, au delà des quelques oiseaux que nous pouvons observer (mouette rieuse, buse variable, goéland leucophé, grand cormoran, cygne tuberculé, grèbe castagneux, fuligule milouin, pie bavarde, corneille noire, fauvette mélanocéphale, canard colvert, mouette mélanocéphale), le fabuleux atlas des oiseaux en PACA, en nous expliquant la démarche participative qui a présidé à son élaboration.
Pendant le pique-nique, un aigle de bonelli nous aurait survolé, mais trop occupés à goûter les spécialités de chacun, et les boissons des autres, personne ne le voit!

L’après-midi, Jean-luc et René nous expliquent, près du canal usinier, le destin de la Durance:

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Le barrage de Serre-ponçon détourne ses eaux vers le canal usinier, qui sont à maintes reprises turbinées tout au long de ces 180km, de sorte que d’un débit moyen de 180m3, seuls 4m3 restent actuellement dans le lit de la rivière.
Pire, au lieu de rejoindre, le Rhône, comme son lit naturel le faisait, les eaux du canal usinier étaient rejetées dans l’étang de Berre, au niveau de St Chamas, transformant toute l’écologie de durance5cette mer intérieure.

Grâce à une forte mobilisation autour de l’association « l’étang nouveau », les rejets d’eau douce dans cette mer sont maintenant limités à des volumes compatibles avec le développement de la vie marine, et une bonne partie des eaux de la Durance rejoint son cours naturel sur ses 40 derniers kilomètres, jusqu’au Rhône.
Jean-luc et René nous expliquent enfin leurs propositions actuelles pour une meilleure gestions des eaux de la Durance, prenant en compte les besoins agricoles, énergétiques, écologiques et en eau potable.

durance4Ils nous expliquent notamment que l’eau peut être utilisée plusieurs fois, en étant « remontée » dans les périodes de faibles consommation, mise en réserve par les barrages et utilisée notamment lors des périodes de consommation de pointe (à la place de centrales thermiques très polluantes), démontrant la possibilité d’un certain stockage de l’électricité par cette technique.

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Sur notre route de retour, nous nous arrêtons à Lamanon pour y visiter les grottes de Cales, et voir un platane pluricentenaire incroyable.