Journées mondiales des zones humides

Journées du 1, 5 et 6 février 2005.
Compte rendu rédigé par Jean-Laurent Hentz

Pour notre seconde participation aux Journées Mondiales des Zones Humides, dédiées à la Convention de Ramsar, nous avons proposé, avec le soutien du Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon, trois moments de découverte et d’échange avec le public :

– mardi 1er février, une conférence à Rochefort-du-Gard,
– samedi 5 février, une visite au marais du Planas suivi de la remise officielle de notre document naturaliste sur l’étang de Pujaut,
– dimanche 6 février, une visite de l’étang de La Capelle.

I – Une conférence originale…

Le Castelas de Rochefort-du-Gard faisait salle comble ce mardi soir : entre les habitants de Rochefort et de Pujaut, le Conseiller Général, des Conseillers Municipaux des deux communes (Saze n’était malheureusement pas représentée), des élus agricoles (viticulteurs notamment)… C’est-à-dire que nous avions annoncé quelques sujets brûlants, que les élus locaux avaient bien joué le jeu et relayé l’information, et que nous avons bénéficié de contributions de choix…
Pour commencer, Dominique Pawlowski, enseignante à l’Université d’Avignon, nous a proposé un rappel de la formation géologique de cet «étang de Pujaut». La géologie qui est (trop) souvent un sujet ardu a cette fois-ci passionné nombre de participants !

Christophe Emblanch, hydrogéologue à l’Université d’Avignon, nous a fait part quant à lui d’un brillant exposé sur… les inondations de l’étang de Pujaut en 2002 ! Attention maximale des spectateurs… 13 millions de mètres cube d’eau se sont accumulés dans cette vaste plaine sans exutoire, et l’inondation s’est prolongée durant un mois et demi ! Le bassin de rétention du Planas faisait piètre figure, avec son million et demi de mètres cube de capacité… Il est resté en eau durant 6 mois…
Cette allocution a été visiblement très instructive pour tout le monde, et a permis de faire tourner court de nombreuses rumeurs qui couraient sur les causes de l’inondation et de renvoyer chacun à ses responsabilités : pour faire simple, quand on habite dans un «étang», on doit s’attendre à subir des inondations.

Le public a ensuite été entraîné sur des sujets plus «légers» : les crustacés branchiopodes et copépodes des eaux temporaires, bestioles des temps fossiles réapparues… en 2002 grâce aux inondations de l’étang de Pujaut !
Alain Thiéry, chercheur et enseignant à Avignon et Marseille, nous a fait découvrir ces monstres minuscules et nous a présenté le Lépidure (Lepidurus apus), une espèce connue dans un fossé agricole à Rochefort-du-Gard, très rare en zone méditerranéenne (trois stations connues seulement).

Pour finir en poésie et douceur, Elisabeth Védère (pour les commentaires) et Jean-Laurent Hentz (les photos – enrichies par celles de Frédéric Pawlowski, et l’accompagnement musical) ont proposé un diaporama sur les richesses naturalistes insoupçonnées du Planas.

Voilà donc une soirée qui fut un succès, tant pour l’apprentissage que chacun a fait à écouter les intervenants successifs, que pour la participation (70 personnes).

II – Vols de Grives sur le Planas, apéro à Pujaut…

Le samedi matin, par une météo maussade, une centaine de personnes (et oui, vous avez bien lu, une «centaine») se réunissait sur la place de Pujaut ! Direction : le Planas, pour découvrir en vrai ce que nous avions annoncé le mardi soir.
Mais la grisaille et la fin de la saison de chasse ne nous ont pas été très favorables… Philippe Lavaux d’un côté, Roger et Elisabeth Védère d’un autre, et moi d’un troisième, avons chacun pris en charge un groupe et, depuis la digue, tenté de faire partager notre attrait et notre intérêt à la préservation de ce site remarquable.
Et si nous n’avons pas vu grand chose en bas, nous avons néanmoins été survolés par des dizaines de Grives litornes, fuyant plein Sud un prochain coup de froid ?

Nous nous sommes retrouvés ensuite dans la salle communale de Pujaut, pour profiter de l’exposition «Couleurs de Camargue» (superbes photos d’oiseaux de Gilbert Lacassin mises à disposition par le Conseil Général) et remettre officiellement aux Mairies de Pujaut (Monsieur le Maire), Rochefort (Mme Libbra, adjointe à l’environnement) et Saze (cette dernière n’étant toujours pas représentée) un document de synthèse des connaissances naturalistes sur ce secteur de l’étang de Pujaut.
Ce document propose aussi quelques pistes de réflexion en matière d’enjeux de conservation du patrimoine naturel. Nous l’avons offert aux trois bibliothèques représentées par Mme Delabrusse, responsable de celle de Pujaut, qui a beaucoup fait avec son mari pour la réussite de cette journée.

III – Grisouille sur la Capelle…

Rendez-vous était pris, une fois de plus, au bord de l’étang pour partager nos connaissances sur ce lieu remarquable qu’est l’étang de La Capelle.
Après la journée magnifique de 2004 (météo splendide et centaines de participants), celle de 2005 s’annonçait plus terne : le ciel encombré de nuages menaçait à tout instant de nous octroyer quelque averse insidieuse…
Mais bon, cela n’a pas arrêté un quinzaine de participants à faire un petit tour (assez vide d’observations du fait de la météo) puis de se retrouver dans la salle communale pour un goûter organisé par Claire Ferrandon, de l’association Le Lièvre de Mars, et qui nous a lancé, thé chaud et gâteaux aidant, dans une discussion des plus intéressantes sur l’avenir du site et plus généralement sur l’aménagement du territoire par l’Homme. Un moment de réflexion qui fait du bien, pas trop pessimiste, qui permet de confronter des idées, d’éclaircir des propos, d’envisager des orientations aux futures actions associatives…