Les marais du Vigueirat
Compte rendu rédigé par Roger Védère. – 17 participants.
Un accès d’observatoire.
(photo : Christine Dionnet)
Après le traditionnel flottement de la mise en route : attente de retardataires (qui ne viendront d’ailleurs jamais), organisation du co-voiturage et départ vers le premier point d’observation, nous parcourons une piste sur environ 1,5 km. Pendant ce laps de temps 2 Cigogne blanches nous ont survolé et à l’accueil du domaine, un écran de contrôle permet d’avoir une vue directe sur le nid situé dans une ripisylve voisine avec possibilité de « zoomer » sur l’oiseau couveur. Il y a actuellement aux dires de ceux qui suivent l’évolution de la couvaison, 5 oeufs en gestation.
La piste traverse une zone de garrigues basses où paissent des taureaux et des petits veaux qui ne manquent pas de susciter une curiosité attendrie de la plupart d’entre nous (Curieux quand même que nous ne rechignons pas devant un veau marengo ! c’est la vie et sa dureté…)
Le premier observatoire élevé permet de prendre contact avec l’environnement et le décor où nous allons évoluer pendant la journée. Certains participants qui n’ont pas encore une connaissance approfondie de l’avifaune écoutent les explications éclairées d’Hervé et nous leur conseillons vivement de poser les questions qui les intriguent. L’un d’eux nous explique à ce sujet une version assez fumeuse : si vous ne connaissez rien, inutile d’expliquer, si vous connaissez, ce n’est pas la peine… Nous ne tiendrons pas compte de cette idée qui, bien que séduisante, nous parait bancale !
Ensuite c’est le premier observatoire bas dont la vue donne sur la remise d’oiseaux d’eau la plus fournie du circuit. Il y a là de très nombreux Flamants roses, et une foule d’espèces que nous découvrons petit à petit. Chaque minute passée est l’objet d’une nouvelle découverte et chacun fait part aux autres de ce qu’il « déniche ».
La lumière est belle, la vue superbe, et dans le groupe, des globe-trotters évoquent le souvenir d’une image rapportée d’un voyage au Kenya ! Espérons que nous éviterons quand même la rencontre de fauves dangereux ! La suite nous prouvera que l’on n’est jamais à l’abri de surprises…
D’autres visiteurs sont derrière nous et cherchent à nous déloger pour profiter à leur tour du spectacle. Nous résistons le plus possible en échafaudant diverses possibilités pour les empêcher de venir : leur dire qu’il n’y a rien à voir, que le bâtiment est inondé et fréquenté par les pires bestioles, ou tout simplement les jeter dans la roubine. Après ces rêves égoïstes, nous cédons et redevenons raisonnables en continuant notre chemin. (On regrettera quand même de n’être pas restés plus longtemps dans cet observatoire).
Le chemin traverse maintenant une roselière fournie où les plus belles rencontres sont possibles (Rémiz en hiver, Panures et Luscinioles aujourd’hui…). Nous sommes accompagnés par le son caverneux et insolite qu’émet le Butor étoilé pour convoquer sa compagne. Un cochon est égorgé assez près, bien qu’aucune ferme ne soit en vue : renseignement pris il s’agit du hurlement du Râle d’eau qui a aussi la chance d’effrayer les intrus par son cri horrible alors qu’il est d’une taille très modeste.
Il est déjà plus de midi et de nouveaux sons étranges nous parviennent. Il s’agit maintenant des estomacs des participants qui crient famine ! Nous trouvons un endroit à l’abri du petit vent qui commence à souffler et, bien installés, chacun sort ses victuailles tout en continuant les observations.
Ici, le trou normand, c’est un Héron pourpré. Christine en profite pour nous renseigner sur les Cardères sauvages fanées (ou cabaret des oiseaux), dont les variantes cultivées servaient jadis à carder la laine.
Après le pique-nique, alors que nous sommes mollement allongés dans l’herbe et qu’une somnolence réparatrice nous gagne, le téléphone portable d’Elisabeth vient troubler le calme ambiant. Une nouvelle inquiétante transmise par Christophe, l’un des animateurs du domaine, nous fait l’effet d’une douche froide : des taureaux nouvellement arrivés se sont échappés de leur enclos, ils sont perdus et apeurés et de ce fait potentiellement dangereux. Notre groupe nullement impressionné part alors au devant du danger dans une ambiance que je ne résiste pas à qualifier d’héroïque, c’est très beau !
Nous découvrons un dortoir de Bihoreaux gris et pouvons détailler à la lunette à une distance de 30/40m un bel adulte somnolent.
Bihoreau gris – (photo : Roger Védère)
Christophe, soucieux de notre sécurité et pour éviter le surplus de travail qu’occasionnerait un rapport circonstancié d’un accident causé par les taureaux, est venu nous chercher avec un minibus et nous continuons notre progression, façon voyage organisé en autocar.
Certains en sont ravis car la marche, sans être rude, commence à peser sur les jambes.
Nous rencontrons les taureaux objet de tout ce remue-ménage, et bien à l’abri dans notre minibus nous leur faisons bravement la nique : ils restent impassibles.
Voilà, c’est fini et nous remontons la piste pour retrouver nos véhicules.
Nous y rencontrons la dame d’onze heures (bien qu’il soit 16h30), une jolie fleur d’un blanc éclatant et cela nous fait constater que les découvertes botaniques furent bien minces, la nature étant sans doute un peu en retard après un hiver relativement rigoureux.
Nous regagnons en voiture le point d’accueil du domaine et voyons le premier Crabier chevelu de la journée.
Après une dernière discussion pour se féliciter de cette balade, nous prenons la route du retour.
A bientôt pour une nouvelle « abrivado » !
Liste des oiseaux contactés sur l’ensemble du circuit et pendant 6 heures :
(Ordre alphabétique)
Aigrette garzette
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Goéland leucophée
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Botanique :
Ornitogale en ombelle ou « la Dame de onze heures »
Quelques pieds d’Ophrys
Nombreuses Cardères fanées
Et un joli tapis de Nivéoles en fleurs
Autre bêtes :
Nombreux taureaux avec des petits veaux et une troupe échappée qui menaçait la progression de notre groupe
Après la sortie Philippe Lavaux et ERV ont fait un crochet par la Camargue et ont vu :
A la Chassagne :