Prospection papillons et libellules autour de Saint-Christol-de-Rodières.
Compte rendu proposé par Jean-Laurent Hentz.
8 participants. Le temps magnifique du lundi 7 mai laissait présager une journée extraordinaire pour un jour férié… Évidemment, la météo est bien capricieuse et rapidement les nuages s’amoncelèrent sur nos têtes, à mesure que nous approchions du point de rendez-vous.
Bon. Le naturaliste dépité ne s’arrête pas en si bon chemin, et nous nous sommes élancés, à un rythme ahurissant, sur le chemin des nos précédentes découvertes datant de novembre 2011. Le cimetière n’a pas bougé, la forêt non plus. La fine équipe avance assidûment. André avec son parapluie japonais (fabriqué maison), Jean-Pierre avec son filet à papillons (professionnel), Valérie et son appareil photo… Les dix premiers mètres sont déjà l’occasion de croiser fourmis, punaises, psoques, chenilles, tenthrèdes… La prairie repérée en hiver regorge d’insectes et une chenille de Zygène de la filipendule autorise Jean-Pierre à nous faire partager sa passion. Notons aussi une magnifique chenille de Bombyx disparate, avec ses gros yeux, et les points orangés et bleus sur son dos.
Chez les punaises, Jacqueline est émerveillée par Phymata crassa : une bête longue d’un bon centimètre, avec une tête anguleuse constellée de points proéminent, un peu à la manière des clous dans les blousons des motards, les pattes antérieures élargies et repliées à la manière des Mantes religieuses, et des bordures de l’abdomen quasi-épineuses…
Le sentier en sous-bois est parsemé d’orchidées : la Céphalanthère de Damas. Enfin un sujet immobile qui permet aux photographes de s’exercer au maniement du flash et de la sensibilité des appareils… Un splendide papillon orange vif nous attend plus haut : le Grand Collier argenté. Nous voilà copains avec Miss Météo : le ciel voilé incite l’animal à des pauses plus fréquentes, et les flashes crépitent à nouveau !
L’heure du déjeuner sonne (enfin, dans nos estomacs) et c’est le moment de sortir le GPS de notre poche pour constater nos prouesses (je parlais d’ahurissement tout à l’heure…) : nous avons progressé, à coup sur, depuis ce matin, à 0,5 kilomètre/heure…
Une terre agricole en friche qui jouxte la piste nous occupe ensuite pendant une bonne heure : les Zygènes de la lavande y sont nombreuses, ainsi que la Zygène cendrée Zygaena rhadamanthus, un des rares papillons protégés en France et en Europe.
Outre les nombreux papillons, c’est une orchidée qui attire notre attention : un joli Ophrys de type bécasse -Ophrys scolopax – mais avec un labelle brun-vert de teinte très claire tout à fait inhabituelle. Les nuages grossissent à vue d’œil et bientôt les premières gouttes s’ajoutent à la fraîcheur. C’est pourtant à ce moment-là que nous découvrons un autre papillon protégé, dans une grande prairie : le Damier de la succise Euphydryas aurinia.
De quoi nous réjouir avant de nous quitter un peu vite.