Soirée papillons de nuit, avec l’Oeil Vert, à… Gajan.
Vendredi 26 juillet, une vingtaine d’entomologistes improvisés ou savants, de 7 à plus de 77 ans, tous aussi curieux de découvrir les papillons de nuit avec l’association Gard Nature, sont arrivés à Larialle, sur la commune de Gajan, peu avant le coucher du soleil.
Larialle est un endroit extraordinaire de Gajan, où l’emprise de l’homme s’est peu faite sentir depuis des décennies. D’immenses platanes, de plus de sept mètres de diamètre, qui se sont ressemés, des robiniers faux acacias, des noyers d’Amérique eux aussi en semis spontanés, des ailantes, le tout recouvert de plantureuses lianes de clématites, de lierre et de ronces, forment un sous-bois impénétrable pour les bipèdes, et un gîte idéal pour la faune sauvage.
D’habitude bien tranquilles, quelques animaux se sont révélés à nous durant la soirée, outre les Hétérocères : avant la nuit, on a ainsi pu entendre un pivert, des merles, des cigales par centaines. Sur le chemin à découvert, c’est un engoulevent qui a fait entendre son chant crépusculaire, semblable au ronronnement d’un groupe électrogène. Plus tard, dans la nuit noire, on a même entendu des chevreuils qui aboyaient dans les fourrés.
Après un pique nique plantureux, nous en sommes revenus au but de cette soirée : l’observation des papillons nocturnes. Jean-Laurent Hentz a donné des explications sur le protocole choisi par cette association pour mener une étude de ces insectes méconnus dans le Gard.
En lisière de cette forêt, nous avons allumé la lampe au mercure aux toutes dernières lueurs et dressé sur cette ampoule brûlante une moustiquaire sur laquelle les papillons ont afflué. Un peu plus loin, dans la garrigue, une toile avec un autre type de lampe attirait aussi les insectes. Et au fil de la soirée, une multitude d’insectes sont venus se coller aux mailles : Feuilles mortes du chêne, Hameçons, Arlequinettes, Chrysopes, un beau Rhinocéros, un frelon, des criquets et des sauterelles, des géomètres, appelés ainsi à cause du mode de déplacement des chenilles qui « arpentent » les supports où elles se trouvent, et bien d’autres insectes.
Tout au long de la soirée, Jean-Laurent a passionné l’auditoire par une profusion d’anecdotes érudites sur les insectes nocturnes. Une petite fille, loupe et lampe de poche à la main, s’extasiait devant ce monde inconnu : « la nature c’est magique ! »
Pour les membres de l’association l’Œil Vert, hôte pour un soir de Gard Nature, cette soirée comme celle de l’an passé à Boissières était une révélation.
Françoise Lienhard
Liste des espèces