Sortie chants d’oiseaux à Marguerittes

Compte rendu rédigé par Jean-Laurent Hentz9 participants.

Une belle matinée s’annonce dès le lever des brumes matinales qui s’amoncèlent dans la plaine. Nous partons donc dans les collines au Nord de Marguerittes, lieu dit Valloubine et vers la Dent de Roquecourbe, à la recherche auditive des nouveaux arrivants.

parcae3                  Et nous ne serons pas déçus !

Cela débute avec trois Rouges-queues à front blanc qui animent le parking. Pas faciles à voir, ni à entendre, entre le cri d’alarme insistant d’un Serin cini qui a construit son nid dans un Chêne vert ombrageant les voitures, et les Rossignols qui s’essaient à l’impro jazz… Et vas-y que je tente une ritournelle, essaie pour voir un peu… Les voisins, pour ne pas rester bêtes, ajoutent qui un trille, qui une répétition de note du niveau de Petrucciani…

Ce concert emplit le premier vallon et couvre encore à 100 mètres de là le chant du Bruant proyer. Un peu plus haut, c’est un couple de Pies-grièches méridionales qui surveille son territoire, tandis que deux Fauvettes pitchous traversent la combe en vol et crient, un peu trop discrètement au goût des apprentis…

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Quelques vedettes du tour de chant.

On se demande si le Pipit rousseline est arrivé… Entre un pied d’Aristoloche pistoloche, une vingtaine de Satyres, ces beaux papillons orange foncé, mariés aux Mégères… Et bien, nous l’entendons soudain, qui vient même se poser sur le chemin. Le «rousseline» est plutôt crème, couleur du sol calcaire.

Nous descendons dans l’autre vallon à la recherche d’une hypothétique Caille des blé (un chant facile à retenir), mais là, c’est chou blanc, pour le plus grand bonheur des Piérides… Sauf que, après une parade mémorable de Faucon crécerelle et un pied magnifique de Sainbois Daphne gnidium, j’arrête le groupe pour mieux (et bien) écouter ce chant : «tu-rûû, tu-rûû, tu-rûû». Sonorité de Merle noir, mais plus râpeux, avec deux simples notes comme la Mésange charbonnières (omniprésente sur le parcours), il s’agit pourtant d’un oiseau rare, noté ici pour la première fois : la Fauvette orphée ! Nous nous approchons discrètement comme neufs bonshommes au milieu d’un chemin… Elle change d’arbre… puis s’en va chanter plus loin, nous prenant à revers. Après une petite boucle nous repassons au même endroit : l’Orphée est revenue dans son arbre initial. Je la chahute un peu en tentant d’imiter son chant : ça marche, la voilà qui se met à rajouter des bribes, des bouts de phrases musicales qui nous montrent l’étendue de ses capacités…

Oiseaux contactés (vus ou entendus, liste alphabétique) :

Alouette lulu
Bruant proyer
Buse variable (1)
Chardonneret élégant
Choucas des tours (4 en vol)
Circaète Jean-le-Blanc (1)
Faucon crécerelle (2 en parade)
Fauvette à tête noire
Fauvette mélanocéphale
Fauvette orphée (1 chanteur, magnifique)
Fauvette pitchou (2 ou 3)
Gobemouche noir (1)
Guêpier d’Europe (entendu au loin)
Hirondelle rustique
Martinet à ventre blanc (2)

Martinet noir (des dizaines)
Merle noir
Mésange bleue
Mésange charbonnière
Moineau domestique
Pie bavarde
Pigeon ramier (3)
Pipit rousseline (au moins 2)
Pouillot fitis (1 ou 2)
Rossignol philomèle (au moins 5)
Rougequeue à front blanc (3+1 chanteur)
Serin cini
Tarier pâtre (1 mâle)
Tourterelle turque (2)
Verdier d’Europe

Papillons :

Proserpine (Zerynthia rumina) : au moins 6 individus

 

Plantes :

Orchis pourpre (Orchis purpurea) : 25 pieds