Sortie oiseaux à Lirac

Sortie oiseaux à Lirac du coté de la grotte de la Sainte Baume
Rendez vous à 10h avec le pique-nique sur la place de la mairie à Lirac

Sur le chemin de LiracA il y a quelques années au printemps, Célia et moi nous sommes inscrits pour une sortie au Vigan à la Maison du Pays dont la thématique devait être essentiellement orientée sur les orchidées. A l’origine, la sortie devait avoir lieu à Aumessas, un village proche de celui où nous avons souvent séjourné. Maintenant que je suis à la retraite, nous passons trois ou quatre mois de l’année dans cette magnifique région de France, toujours dans la maison. Célia s’intéresse principalement aux plantes et moi aux oiseaux, et je pense qu’elle est plus experte que moi dans son domaine. Nous n’avons ne pratiquons pas couramment le français : Célia a grandi en Californie du Sud et sa prmière langue étrangère est l’Espagnol. Moi je parle Allemand, et, à chaque fois que je regarde un film en Allemand, je suis toujours surpris de voir qu’il m’est plus facile de comprendre cette langue que le français. Nous espérions, en venant en week-end dans le Parc National des Cévennes, pouvoir améliorer notre connaissance de la flore et la faune locales mais aussi pouvoir améliorer notre français, à travers une immersion totale dans le domaine naturaliste dont nous avions déjà une certaine connaissance.
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Sur l’un des deux jours, le temps a été exécrable et nous avons été contraints de passer la majeure partie de la matinée dans la salle d’Aumessas. Nos conférenciers étaient Bernard Ricau (un expert sur les oiseaux, en particulier de l’Aigle royal), l’expert sur les orchidées, Francis Dabonneville, et Jean-Laurent Hentz, que nous avons considéré comme un naturaliste complet. Il y avait très peu de participants à cette journée, ce qui signifiait que nous ne pouvions guère cacher notre français bancal. Les seules autres personnes qui n’étaient pas français étaient un couple d’Allemands qui ont pratiqué le français à titre professionnel. Dans l’après-midi, la pluie a cessé et nous avons pu aller rechercher les orchidées (Depuis cette visite, nous sommes retourné dans les stations par la suite, et maintenant nous pouvons nous-mêmes guider des visites.)

lirac4À la fin de cette journée, Célia était dépitée car elle était convaincue de n’avoir compris pratiquement rien. Du moins, elle le croyait jusqu’à ce qu’elle commença à relater sa journée dans son journal. Elle a été en mesure d’écrire des informations beaucoup plus détaillée qu’elle ne le pensait possible. Nous avons été émerveillés. On pouvait donc apprendre par « osmose » (qui n’est pas entièrement sans effort). Plus tard, ayant appris le travail de Jean-Laurent pour Gard Nature, nous a rejoint leurs sorties et finalement nous avons adhéré à l’association. Depuis lors, dès que nous sommes rentrés dans le Nord-Est de l’Angleterre, nous n’avons pensé qu’à préparer notre prochain voyage en France. Qu’indique le programme de Gard Nature ? Ce groupe est un groupe de personnes adorable et certains sont de véritables experts dans leur domaine.

Pour la sortie du 18 avril à Lirac, qui se trouve à l’ouest d’Avignon et donc situé à un peu plus de deux heures de notre village, j’ai été tout seul. Célia s’était fait mal au dos à force d’arracher dans le jardin les mauvaises herbes bien enracinées sur le schiste des Cévennes. Lirac constitue le début des Côtes du Rhône, mais le paysage me rappelle ceux des films La Gloire de Mon Père et Le Château de ma Mère, qui sont mis en Provence.
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Une nouvelle fois, nous étions un petit groupe de participants, qui s’est réuni à 10 heures dans le village de Lirac. Lirac est le lieu tristement célèbre où, en 1853, un viticulteur a introduit une vigne infestée par le phylloxéra en Provenance en Californie, et la contagion a commencée. La première pensée pratique a été, pour nous où sont les toilettes ? Lorsqu’on lui a demandé un vieil homme, il a indiqué avec son bâton le mur d’en face. (Certes, la formule « Town » signifie pour nous « toilettes » mais cela signifie aussi ville). La solution la plus simple pour moi ne fut pas celle de ma plus jeune accompagnatrice. Heureusement, elle a semblé capable de survivre beaucoup mieux que j’aurais pu le faire le voyage chaotique qui nous emmena du village vers les collines.

Il avait été convenu à l’avance qu’on nous emmènerait voir l’Ermitage et la Grotte de la Sainte Baume. Notre guide est arrivé sur le parking le plus proche de l’ermitage vers 11h00 et nous avons gravi le sentier escarpé qui mène à la grotte néolithique à travers une falaise de calcaire abrupte, dans un paysage caractéristique très boisé. La grotte surplombe un vignoble encaissé dans une vallée présentant un sol rougeâtre contrastant avec la blancheur du calcaire. Une autel rudimentaire a été construit à l’intérieur de la grotte au XVIIe siècle qui servait de chapelle, pour rendre hommage à une statue miraculeuse de la Vierge Marie. Malgré le soleil printanier réchauffant l’extérieur, l’intérieur était froid. Un ermite y aurait vécu des hivers difficiles, alors qu’en été, la fraîcheur y aurait sans sans doute été enviable. Notre guide était très bavarde, mais elle était un peu pressée, et j’étais trop gêné pour avouer que je ne pouvais que comprendre un mot par-ci par là. Le clou de la visite – que je ne pouvais même pas imaginer être autorisé à faire en Grande-Bretagne – était de pouvoir sonner la cloche de la chapelle. Dehors, tout le monde sauf moi à pu voir la Fauvette passerinette.

Nous sommes retournés au parking et ses bancs ombragés pour le déjeuner. Nous avions fait une belle observation de Serin cini, que je pris d’abord pour un Bruant jaune, mais il ne se reproduit pas dans cette région de France. Comme toujours, Jean-Louis partagé le vin rosé et Jocelyne, sa femme, avait cuisiné quelques délicieux gâteaux. Nous avons continué avec une surprise : une lecture par notre guide de quelques pages d’un essai de Marguerite Yourcenar, qui a été la première femme élue à l’Académie Française. Célia, qui peut lire de la littérature française avec une certaine facilité, lit Yourcenar avant d’aller dormir le soir afin qu’elle puisse rêver de la prose française et élégante de Marguerite Yourcenar.

La zone située entre les falaises calcaires abruptes est plate et semble avec être érodée par l’alternance d’hivers rigoureux, de pluies diluviennes et par la chaleur de l’été. Nous marché pendant deux heures pour rechercher tout ce que vous pouvait de trouver dans le fond de la vallée. Je savais que ce n’était pas possible, mais j’ai pas pu m’empêcher de demander à Jean-Laurent s’il avait un plan.

Jean-Louis a identifié la plupart des plantes que nous avons vues et ceux qui ont trouvé des asperges sauvages les a remises à Monique. J’en ai seulement vu une seule et je pense que c’est parce que Jean-Louis était déjà à la recherche dans la même direction. Je l’avais trouvé avant toutefois : il existe des méthodes induites dans la recherche des plantes et des animaux. Cela peut sembler facile pour certains mais cela peut sembler incroyable pour d’autres. Jean-Laurent, qui est aguerri à ce genre de choses, a trouvé une femelle de Petit paon de nuit. Je n’aurai pas su le faire moi-même, mais je sais que d’autres comme Jean-Laurent sont capables de penser comme des oiseaux ou comme des insectes et de localiser infailliblement leurs habitats ou leurs sites de nidification.

Bien entendu, les membres plus âgés du groupe, comme moi, n’ont pas la même endurance. Nous nous reposons à l’ombre, tandis que Jean-Laurent mène sans relâche et sensibilise les membres plus jeunes ou ceux qui ont plus d’endurance. Bien sûr, nous savons qu’en restant immobiles, nous pourrons observer des animaux qui oublient notre présence. Les oiseaux les plus intéressants durant notre pause furent un mâle et une femelle de Busard Saint-Martin, ainsi qu’une femelle de Busard des roseaux en migration. Les trois rapaces chassaient, mais la femelle de Busard des roseaux volait à la cime des arbres sans nous voir. Soudain, elle a pris un comportement particulier. Elle a glissé sur le côté, renversant ses ailes et disparut derrière l’arbre dans la prairie en face de moi. Elle ne s’est pas envolé pendant plusieurs minutes et nous avons supposé que ce piqué avait été un succès et qu’elle avait consommé sa proie. Cette tactique d’affût ne fonctionne pas toujours, bien sûr. Cependant, on apprend toujours beaucoup en restant avec des gens qui en savent plus, et ces pourquoi ces excursions en valent toujours la peine.

Andrew Mc Culloch, Gard, France

26th April, 2010.