Sortie oiseaux à Saint-Nazaire-de-Pézan

Dimanche 2 mai

Sortie oiseaux dans une manade à Saint-Nazaire-de-Pézan près de Lunel (34)
D’un côté, la départementale et son flot continu de voitures.
En face, les pyramides de la Grand Motte qui vont engloutir une partie de tous ces gens pressés.
De l’autre côté, pas très loin de là, la densité humaine atteint son paroxysme avec Montpellier, la mégalopole Languedocienne.
Et nous dans tout ça?

Petit groupe de 17 contemplatifs égarés volontaires au milieu de ce lopin de nature sauvage de petite Camargue, pour échapper au stress du quotidien, pour communier avec la beauté des choses, pour échanger avec l’autre, pour lui transmettre son enthousiasme, pour respirer tout simplement.

Ces grands messes mensuelles et païennes n’ont d’autres buts que de rassembler les amoureux sincères de la nature, en les invitant a un un voyage spirituel dont l’itinéraire et les découvertes ne sont jamais connus d’avance.

Improbables les rencontres?

Ca arrive parfois comme en ce dimanche 2 mai ou, sur les 17 participants, 9 adhérents seulement étaient présents et 8 nouvelles têtes, parfois très jeunes, ou encore aux accents allemand ou américain, composant un groupe de néophytes ou de connaisseurs mais toujours tenaillé par la passion du vivant et des oiseaux en particulier.

Je rajouterai que, pour le prêcheur ravi que j’ai été le temps de cette sortie, une messe est d’autant plus belle que l’édifice dans lequel elle est célébrée est majestueux.

Les quelques hectares que nos cousins manadiers nous ont confiés étaient, n’ayons pas peur des mots, une cathédrale d’images somptueuses.

Dans ce petit paradis, véritable poumon vert pour les oiseaux migrateurs, on avait l’impression d’avoir sous les yeux, un échantillon parfaitement condensé de Camargue.

Dans ces étangs, marais, roselière, sansouïre aux plantes halophiles charnues mais aussi des lévadons ou poussent les fleurs des prairies, la vie est partout.

Sur l’eau, sous l’eau, dans l’air, après le retour du chaud soleil, la vie était foisonnante.

Pendants que retentissaient les claquements des nageoires des carpes en frai, les oiseaux, pressés par le besoin impérieux de la reproduction, surgissaient de partout.

Il faut dire que le moment était on ne peut mieux choisi avec la présence de migrateurs s’octroyant quelques haltes réparatrices, côtoyant les espèces indigènes, d’où le nombre impressionnant de rencontres ( je préfère ce joli mot à celui de « coches »…) avec parfois d’authentiques raretés.

Un faucon émerillon au vol déroutant, ou la présence, dans la même ascendance thermique d’une cigogne noire cerclant avec un circaète, en font indéniablement parti.

Mais le best in show, le nec plus ultra, le fin du fin est, sans contexte, la rencontre d’une micro colonie de six glaréoles peu farouches qui me fit hurler de bonheur, et par ricochet, tressaillir le groupe (je ne saurais jamais si c’était de joie ou de peur de se retrouver seul dans la nature avec un fou! ).

L’abri typique en toit de sagne à côté de la cabane de gardian et du bouàou, nous a abrité du soleil le temps du déjeuner et, malgré la chute fatale du thermo à café de Monique, les visages étaient radieux.

Après le repas, une dernière balade nous a conduit aux confins de la propriété, au bord du canal, sur un talus que n’auraient pas renié les peintres impressionnistes, avec ses fleurs et ses papillons.

Tout en surveillant du coin de l’oeil la manade de taureaux qui gardait le grand portail d’entrée, le petit groupe d’irréductibles, qui en redemandait encore, a fini par quitter l’immense enclos pour terminer l’après-midi derrière le mas des cousins le long d’un bel étang parsemé d’iris et de renoncules (allez zou! un petit dernier pour la route!).

Si je vous avoue qu’il y a environ quarante ans on se retrouvaient souvent avec Maryvonne derrière ce fameux mas, le long du même étang, je suis sûr que vous ne me croirez pas, si je vous dis que c’était pour aller voir les oiseaux!…

Bref, ci-dessous la liste des espèces consciencieusement établie par Laurent, et confirmant bien que les absents ont toujours tort.

Espèces vues (43)(par ordre d’apparition) :

Echasse blanche
Chevalier sylvain
Chevalier guignette
Cisticole des joncs
Gallinule poule-d’eau
Aigrette garzette
Grande aigrette
Cygne tuberculé
Etourneau sansonnet
Pigeon ramier
Héron cendré
Héron pourpré
Pie bavarde
Bergeronnette printanière
Busard des roseaux (1 femelle)
Martinet noir
Hirondelle rustique
Mouette rieuse
Mouette mélanocéphale
Canard colvert
Goéland leucophée
Crabier chevelu
Tadorne de Belon
Foulque macroule
Alouette lulu
Cochevis huppé
Moineau domestique
Sterne hansel
Guifette noire
Glaréole à collier (6)
Cigogne noire
Circaète Jean-le-Blanc
Milan noir
Traquet motteux (1 femelle)
Busard cendré (1 mâle)
Faucon émerillon (1 femelle)
Grand cormoran (5 en vol)
Moineau friquet
Guêpier d’Europe
Perdrix rouge
Bruant proyer
Sarcelle d’été
Bihoreau gris

Espèces entendues :

Rossignol philomèle
Fauvette mélanocéphale
Bouscarle de Cetti
Rousserolle turdoïde
man1 *
man2 *
man3 *
man4 *
man5 *
man6 *
man7 *
man8