Sortie ornitho au marais du Verdier et autour du Vaccarès
Histoire de nuages…
Charmant petit village paisible, semblant sortir tout droit d’un western spaghetti, le long d’une monotone ligne droite qui va d’Arles la romaine à Salin de Giraud et ses corons aux accents du nord : voici Le Sambuc.
Mais pourquoi diable, plus d’une vingtaine de « Gard Naturiens » se sont-ils donnés rendez-vous en ce samedi matin du « mois des fous », sur la petite place de ce village ?
La pluie qui avait sévi les jours précédents, a fini par rendre les armes, ne laissant derrière elle que flaques boueuses et nuages lourds, créant un décors digne d’un chef d’œuvre de la peinture Flamande. Visages radieux, « bisouilles » et présentations, les fidèles adorateurs de Dame Nature se pressent déjà au cul de notre Partner, non pas pour partager l’hostie et l’eau bénite comme il est de coutume à la fin de la messe, mais plutôt l’incontournable Ciambellone et le café.
Toutes les vieilles âmes vont prendre subitement un coup de jeune lorsque le plus précoce membre qui ait jamais participé à une sortie, débarque avec sa mère. Il vient tout juste de fêter ses six…non pas ans… mais mois ! Un visage d’ange qui fera avec sa maman Cyrielle l’intégralité du circuit du marais du Verdier.
Plus tard, dans l’après-midi, nous croiserons la route de la Cigogne blanche qui était peut-être, venue déposer ce joli bébé répondant au doux nom de Livio. Ce qui me fera dire que les activités de découvertes de plein air peuvent se pratiquer sans problèmes de six…mois à quatre vingt six…ans !
Ce marais du Verdier, une première pour nous, est la propriété de la tour du Valat, chère à ce grand protecteur de la nature qu’était Luc Hoffman. Il est entretenu par une poignée de bénévoles qui, de belle façon, la bonifie avec passion, à en juger par la plantation d’une magnifique haie bocagère lourde de promesses.
Lors de cette première visite, cette zone humide ne nous offrira pas les « rencontres du Grand Soir » mais reste intéressante à découvrir, même en cette période peu propice.
Néanmoins, près d’une cinquantaine d’espèce de nos chères têtes emplumées seront contactées, si l’on y rajoute quelques haltes en bordure du marais du Grenouillet puis du Vaccarès, la « petite mer intérieure » et enfin le long de la petite route du mas d’Agon.
Les yeux rougis par la journée de plein air mais surtout par la fraîcheur insidieuse qui nous envahissait peu à peu, la petite équipe a fini, à regret, par éclater.
Le point d’orgue de cette jolie balade restera la rencontre d’une petite troupe bruyante de Coucous geai qui nous aura fait un véritable show… juste avant l’apéro. Ce Coucou errant, rare et déconcertant, qui donne à la nature ses premières vraies notes printanières nous offrira le bonus tant mérité… (le même que celui que décrochera notre Quinze de France quelques heures plus tard !)
Même si le petit peuple des airs déserte peu à peu nos cieux et nos campagnes, notre Camargue demeure aujourd’hui encore un endroit béni pour l’observation de nos amis à plumes.
Faute de pouvoir les approcher, au début des années, soixante, je découvrais mes premiers oiseaux, alignés et immobiles sur des étagères, sous la forme d’animaux empaillés… Aujourd’hui, grâce aux optiques sophistiquées, tout le monde peut admirer leur grâce et leur beauté ! Ce qui nous offrira, encore, de bons moments à partager pour tous ceux, qui comme moi, ont toujours eu la tête dans les nuages…
P.S. : Il est 10h30 au moment ou j’écris ces quelques lignes, en ce dimanche. La Huppe chante dans le jardin. Son chant va bientôt être couvert par les cris trompetant d’une impressionnante volée de Grues cendrées qui passe au-dessus de la maison dans un ciel enfin limpide, en direction du grand nord.
Je vous joins quelques photos de la sortie et Laurent, ici, la liste des espèces contactées ce jour-là.
Allez zou ! On y va…
Le Cygne s’interpose… Signe que sa femelle n’est pas loin…
Si on avait le son, on comprendrait mieux pourquoi le nom du Coucou geai en latin est Clamator glandarius…
Souriez vous êtes pris, en photo… Ragondin…
L’homme tient la nature entre ses doigts… Rainette méridionale…
Nuages changeants… Colverts et Goéland leucophée…
Papa et maman ont déjà leur plumage de noce… Ibis falcinelles…
Cela commence par des fleurs…
C’est mon territoire ! Fauvette à tête noire…
Je vais bientôt repartir… Pinson des arbres…
Moi je reste ici… Bruant des roseaux…
La relève est assurée chez Gard Nature…
C’est bon j’ai déposé mon colis… Cigogne blanche…
Tiens, voilà une bien jolie créature… Huppe fasciée…
“Il est venu messieurs dames visiter mon poulailler”… Épervier d’Europe…
Quand la grâce s’allie à la légèreté… Grande aigrette…
En maraude sur le marais, avec les Alpilles en toile de fond… Busard des roseaux…
Retour vers le nord… Grues cendrées…
Quand grue et cormoran voyagent ensemble… Grand cormoran