Sortie ornitho au phare de la Gacholle

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Durant notre séjour de gardiennage au phare de la Gacholle, quelques amis de l’association sont venus nous rejoindre, Maryvonne et moi, l’espace d’une journée.

En quête de dépaysement et d’exotisme, cette balade visait à découvrir l’avifaune des « enganes » (terme provençal pour désigner, la sansouïre, autrement dit la steppe à Salicornes).

En vérité c’est surtout pour avoir le plaisir de se retrouver après plusieurs mois d’abstinence naturaliste que les mois d’été imposent aux familles.

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Si j’excepte Lali et Milo, les derniers maillons de la lignée des Bertozzi, aux bon soins de mamée et papé, une dizaine d’inconscients se sont présentés très tardivement au lieu de rendez-vous fixé au parking de la Comtesse.

Sous un ciel plombé monochrome et une canicule étouffante sévissant depuis plusieurs jours, le marais qui ceinture le phare n’était plus que plaques de boue séchées et craquelées où toute manifestation de vie, chaque matin, semblait s’interrompre vers dix heures.

Qu’importe ! La joyeuse troupe s’est installée à l’abri du grand phare protecteur des marins en perdition, séparée des touristes rougeauds, abrutis par le cagnard, qui venaient s’échouer sur cette oasis salvatrice qui longe l’implacable digue à la mer.

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Une brise légère filtrée à travers les tamaris dans cette partie privée des bâtiments arrivait à nous faire croire qu’on était bien !

Certains oiseaux migrateurs devaient, eux aussi penser comme nous, puisque dans l’enchevêtrement des branches qui entouraient la table on pouvait deviner les ombres furtives de quelques Gobemouches et autres Hypolaïs.

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Comment animer une sortie nature alors que, seule, l’ombre est impérativement prescrite aux têtes chenues ?

Il suffit de raconter la nature et les animaux sous une forme ludique durant des agapes qui s’éternisent.

Ou bien rejoindre Mary, coincée dans sa petite boutique, pour l’aider à distribuer l’eau nécessaire à la survie des bipèdes venus du nord, tout en leur baragouinant quelques réponses dans la langue de Shakespeare.

Tout de même, vers seize heures trente, certains inconscients ont émis l’idée d’aller en découdre avec la chaleur, pour voir la bête, sur le sentier qui mène à la mer proche.

Las ! Au bout d’un kilomètre, les brumes de chaleur pouvant faire penser à quelques créatures fantastiques ont eu raison de leur courage et toute la troupe est sagement retournée à l’ombre.

Au passage des martelières, un surprenant spectacle de couleuvres vipérines dansant un étrange corps à corps avec des centaines de mulets a, néanmoins pour un temps, fait oublier la fournaise enveloppante.

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Il y avait pourtant de belles rencontres à faire dans cet environnement faussement hostile puisque, lors de nos cinq jours de présence au phare, durant ce mois béni pour la migration, nous avons pu noter pas moins de soixante espèces d’oiseaux, dont certaines remarquables comme la mythique PGPR (alias la Pie-grièche à poitrine rose).

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Rassurez-vous, votre serviteur, pour ceux qui le souhaitent, pourra vous montrer quelques photos, lors des longues soirées hivernales…

Ce qu’il faut retenir de ce genre de sortie, c’est que la chance ne peut sourire qu’aux gens qui se lèvent très tôt et que l’activité de la nature, comme pour nous, est inversement proportionnelle à la montée du mercure.

Tiens ! Je termine ce petit compte rendu pendant que dehors, un déluge d’eau sous un ciel d’apocalypse est en train de s’abattre sur Tarascon.

Je me dis qu’il doit nettoyer efficacement l’épaisse poussière que les drailles de Camargue ont abandonnée sur ma voiture…

A bientôt pour d’autres aventures.

H.B.

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