Splendeurs natur’ailes n°26 : La brume se dissipe toujours

Dix mois se sont écoulés depuis que nous avons pris cette claque monumentale avec l’apparition de ce “presque organisme” d’un millionième de millimètre, véhiculé, soi-disant, par cette charmante pigne de pin vivante, appelée Pangolin, sur un marché asiatique d’animaux sauvages.
Depuis, les humains qui avaient, jusque là, le sentiment d’être tout-puissants, sont plongés dans l’angoisse.
Au XVe siècle, Léonard de Vinci nous invitait, déjà, à “prendre des leçons dans la nature car c’est là qu’est notre futur”.
Qu’a-t-on fait depuis ?
On a commencé par classer les animaux qui partagent notre Terre en deux grandes catégories : les nuisibles qu’il faut abattre et… les autres, selon des croyances issues souvent de nos névroses et de nos fantasmes.
Fouines, blaireaux, putois, corbeaux etc… rentrent tout “naturellement” dans la première.
Au gré du temps et des modes, peu en sortent mais beaucoup s’y rajoutent (ratons laveurs, ragondins, lapins, pigeons, étourneaux…) déstabilisant un peu plus les équilibres naturels.
Que dire du sanglier qui a même obtenu le droit d’être abattu par nos valeureux Nemrods durant le confinement…
On avance encore des motifs de santé publique comme la rage qui n’existe plus dans l’hexagone depuis 15 ans pour éliminer chaque année six cents mille renards.
Pendant ce temps, les gentils minous du lotissement voisin ont éliminé consciencieusement toute la portée d’écureuils de mes premiers récits.( Vous en souvenez vous ?)
Certains pourtant, comme cet agriculteur d’une exploitation fourragère qui considère que la présence d’un renard lui ferait économiser deux mille euros en éliminant les mulots de ses parcelles, tout en limitant les “produits” pour les tuer, apportent quelques messages d’espoir.
De toute façon, avec la hauteur des grillages qui protègent les élevages concentrationnaires de volailles, il ne leur restera  bientôt plus que les poubelles à visiter.
Bref ! Vous aurez compris, qu’une fois de plus, le sens de mon propos de cette semaine est de tordre le cou à cette expression d“animaux nuisibles” qui m’horripile et qui aurait été requalifiée, il y a peu, par: “animaux susceptibles d’occasionner des dégâts” ! Il est vrai que ça change tout !
Peut-être aussi que mon amertume est accentuée par cette guerre qui s’éternise contre un ennemi invisible, mais peut-être aussi, par ce mois de décembre aux matins brumeux, aux nuits interminables et aux journées sans lumière.
Heureusement que, dans peu de temps, le bonheur de revoir nos enfants sera un bon vaccin contre cette pathologie que les poètes appellent la mélancolie de l’automne.
Justement ! quelques anecdotes vécues avec mes petits enfants me viennent à l’esprit…
Celle, par exemple, au Grau du Roi, où mon petit fils ne voulait pas venir pêcher dans le port car il ne voulait pas faire mal… à l’asticot !
Il y a peu, avec ma petite fille, nous nous rendions dans les Alpilles, chez une cousine qui devait nous faire rencontrer l’Aigle de Bonelli.
On a rebroussé chemin car une battue aux sangliers était en cours.
Sur la draille du retour, une bête rousse est apparue, épuisée, trottinant quelques secondes devant la voiture.
Depuis le siège arrière, la gamine s’est écriée “Ho la la, papé, tu as vu, c’est énorme !” Il venait pourtant à peine d’abandonner sa livrée de marcassin…
Mais je me souviendrai toujours de ses deux jolies prunelles écarquillées et émerveillées par sa découverte, encadrées dans le rétroviseur.
Si la scène n’a duré qu’un instant, son regard dans le rétro restera dans ma mémoire pour l’éternité.
Ou encore le souvenir de cette renarde qui nous fixait des rendez-vous réguliers en Camargue…et bien d’autres encore…
Je sais bien que décembre et ses brumes ne feront que passer, que les fruits du Fuyu continueront encore longtemps d’illuminer le jardin de la magicienne, comme autant de soleils, en ouvrant ses branches au petit peuple de l’hiver.
Les brumes ne manquent pourtant pas de charme dans le merveilleux film “Gorilles dans la brume”, qui retrace la vie de Dian Fossey, une grande dame qui a consacré son existence à la sauvegarde de ces primates… étrangement humains.
L’enfance porte en elle un amour fusionnel pour les animaux. C’est après que ça se complique…
Demandez à un gosse de vous dessiner un oiseau. Sa spontanéité vous étonnera.
Mary la magicienne et l’oiseau bleu se joignent à moi, pour vous souhaiter à tous, et plus particulièrement aux enfants qui, comme moi, croient toujours au Père Noël, de joyeuses fêtes.
A l’année prochaine, si vous voulez que je vous prête mes yeux pour quelques temps encore…
H.B.

Désolé de vous poser un lapin, mais je dois me cacher… (lapin de garenne)

Il court, il court, il court le furet… Et il a bien raison (Putois, souche sauvage du Furet)

Je ne suis pas rancunier, je vous accueille chez moi… (Raton laveur)

Au petit matin, dans un marais camarguais, un face à face inattendu… (Sanglier)

Je n’avais que quelques heures quand ma maman a été tuée. J’ai été adopté par un brave homme, je me suis même fait des copains… (Marcassin)

Qu’est-ce qu’elle fouine cette bête sur l’étagère du buffet ? (Fouine)
On m’a même traité de “bec galeux”… Pourtant ma charmante maîtresse me voit plutôt en prince savant…
(Corbeau freux)
Un élégant fantôme se prépare pour sa quête nocturne… (Martre des pins)
Douce France, ou l’on continue encore de me déterrer… Pour m’abattre et m’enterrer… (Blaireau)
D’accord, j’adore les cerises mais j’aide aussi le jardinier en éliminant des insectes… (Etourneau sansonnet)

Soit sympa, donne m’en un bout ! (Ragondin et cane Colvert)

Quand la pie alarmait, on savait qu’elle n’allait pas tarder à arriver. C ‘est toujours les enfants qui la voyait en premier.
Puis un jour, la jolie rouquine aux yeux d’or n’est pas revenue… (Renard roux)

Street art” spontané pour créateurs en herbe…
Quand on a les yeux qui s’embrument, rien ne vaut l’épaule d’un ami pour confier ses peines…(Choucas des tours)