Splendeurs natur’ailes n°29 : Coucou !
Coucou, nous revoilà !
En ce premier jour de “re-confinement-dehors” nouvelle-formule, je reprends la plume pour vous parler de drôles d’oiseaux.
Non, pas de ceux qu’on voit sur les plateaux télé, mais de ces piafs étonnants que les beaux jours ramènent chaque printemps chez nous et qu’on appelle les Coucous.
Étonnants à plus d’un titre, ils ne font rien comme les autres oiseaux.
Depuis toujours, leur biologie a intrigué les naturalistes en alimentant bien des croyances et des légendes.
Il aura fallu attendre notre époque pour qu’une partie de la lumière se fasse.
Nous avons la chance d’avoir, sur notre pourtour méditerranéen, deux représentants de cette famille de “squatteurs sans scrupules” qui confient l’élevage de leur progéniture à des hôtes involontaires, soigneusement choisis par les femelles.
Si le Coucou gris est le plus connu, ne serait-ce que par son chant qui lui a donné son nom, j’imagine que peu d’entre vous l’ont déjà vu.
On sait aujourd’hui que le poussin qui ne connaîtra jamais ses géniteurs, éjecte, au prix d’un effort insensé, tous ses frères et sœurs de lait, hors du nid, dès les premières heures de son existence.
De nombreuses zones d’ombres restent inexpliquées, comme l’imitation parfaite des œufs des différentes espèces parasitées (qui sont nombreuses) ou encore la “naïveté” de ces parents adoptifs qui vont élever sans rancune ce “monstre”, dix fois plus gros qu’eux, avec zèle et application.
Tout cela peut nous paraître surréaliste et ne donne qu’une idée de la puissance de l’instinct chez les animaux en suivant des lois qui n’ont rien à voir avec nos sentiments.
Gardons-nous bien de faire de l’anthropomorphisme.
Depuis la nuit des temps les Coucous n’ont jamais mis la moindre espèce en danger, alors que l’Homme ne peut pas en dire autant…
Le deuxième Coucou dont je voudrais aussi et surtout vous parler s’appelle le Coucou-geai.
Auréolé de mystère, il peut apparaître certaines années, en provenance d’Afrique méridionale sur différents sites de quelques départements méditerranéens.
Cet étrange Coucou, rare et énigmatique, baptisé “Clamator glandarius” tellement son cri est puissant, à l’inverse de son cousin, ne parasite chez nous qu’une seule espèce : la Pie bavarde (mais aussi d’autres corvidés dans la péninsule ibérique, notamment la Pie bleue).
La femelle déposera plusieurs fois un œuf dans différents nids du corvidé noir et blanc puis repartira avant la fin du printemps..
Mais là, le poussin sera élevé en même temps que les petites “margots”…
Au début de l’été, seule la présence éventuelle de quelques immatures aux ailes rousses attestera de l’importance des passages de ces Coucous errants.
Je connais un endroit privilégié pour rencontrer cet oiseau magnifique, au sud des costières Nîmoises, ou je me rends chaque année en quasi pèlerinage, en espérant le rencontrer.
Et cette année, juste avant notre isolement, la nature s’est montrée généreuse. Je peux donc vous faire connaître cet oiseau magnifique.
Enfin pour finir, pour ce week-end de Pâques, je n’ai pas eu de difficultés pour trouver les œufs dans le jardin de la magicienne parce que je savais où ils étaient : dans le nid de la Huppe fasciée.
Et oui, elle couve depuis plusieurs jours et là aussi je voulais vous faire profiter de la beauté plastique de papa (avec notre arbre de Judée en “fond Pascal”) lorsque il vient nourrir maman qui ne sort plus…
que pour faire caca… en vol bien sûr !
A très bientôt.
H.B
Pendant que le mâle lance ses “coucous” à gorge déployée,
la femelle (gorge rousse) observe les allées et venues des petits habitants du marais.
Comme ces Rousserolles (turdoïde et effarvate) qui comptent parmi les espèces souvent parasitées.
Une pie lance l’alerte pour signaler la présence d’un danger sans s’apercevoir que Clamator l’épie dans ses moindre faits et gestes…
… prenant parfois de drôles d’attitudes… comme lorsqu’il cherche les chenilles dont il se nourrit…
… puis il se mettra en quête de séduire une femelle.
L’été prochain verra peut-être le résultat de leurs amours (juvénile caché dans les feuillages).
Monsieur Upupa nourrit Madame avec beaucoup de zèle et d’attention.
Madame, pressée de retourner au nid après avoir effectué ses “besoins naturels”.