Splendeurs natur’ailes n° 15 : L’Écosse, entre mythes et réalités.

Cette semaine, comme promis il y a peu, nous allons abandonner les Ibères pour nous rendre plus au nord, chez les Celtes.
Ceci dit, il parait que ces derniers, grands voyageurs, ont largement occupé la péninsule ibérique durant l’Empire romain…
Bon ! Si on rajoute notre ancêtre Astérix dans tout ça, on peut dire qu’au final on sort tous du même chaudron…
26 avril 2014.
Un brouillard tenace s’est installé sur les “moors” ( la lande si vous préférez…)
Il a même réussi à pénétrer dans mon esprit qui vagabonde entre mythes et réalités.
Il faut dire que tout dans ce pays stimule l’imagination, à commencer par Édimbourg, la médiévale, qui abrite les joyaux de la couronne, là-même où nous avons atterri hier matin.
Je me pose un tas de questions : Ces hululements plaintifs entendus cette nuit dans la grande bâtisse austère ou nous avons dormi étaient-ils ceux d’une âme damnée ?
Combien de verres de whisky, ce breuvage concocté par les druides locaux, sont-ils nécessaires pour entrer en contact avec les esprits ?
Nessie, le monstre du loch Ness, est-il un mâle ou une femelle ?
Est-il vrai que les joueurs de cornemuse ne portent pas de culotte sous leurs kilts en tartan ?… Le doute m’habite…
Autant de questions métaphysiques qui taraudaient ma curiosité dans cet environnement sauvage aux landes mélancoliques et aux côtes déchiquetées,
au moment où les derniers lambeaux de brume se déchirent enfin.
Harry Potter va-t-il se décider à faire apparaître quelques créatures surnaturelles ?…
Soudain, une voix caverneuse, brutale, me fait sursauter.
Juste là, à côté de moi, perché sur la bruyère givrée, un magnifique mâle Lagopède d’Écosse dans son plumage nuptial, défend son territoire à coups de criaillements caverneux.
Je ne le sais pas encore mais son hymne à l’amour vient de donner le “la” à une série de découvertes d’espèces inédites, non pas de monstres antédiluviens, mais d’oiseaux bien réels et remarquablement inféodés à ces étranges paysages…
Mais aussi des rencontres avec ce peuple d’Écosse, serviable et chaleureux, qui semble apprécier la France, surtout lorsque cette dernière parvient à faire plier l’Anglais, “l’ennemi commun”, ( ce qui n’arrive hélas pas souvent !) sur une pelouse du tournoi des six nations.
Revenons à nos Gallinacés des montagnes écossaises qui n’ont pas encore intégré l’idée que l’homme est le plus dangereux des prédateurs.
Ils sont peu farouches et les distances de fuite sont considérablement raccourcies.
Si c’est intéressant pour le photographe animalier, ça ne l’est pas vraiment pour eux lorsque qu’il s’agira d’échapper aux tirs de tous ces “valeureux Nemrods” venus ici, en quête d’exotisme, pour chasser la “grouse”.
A noter aussi que la faible altitude des montagnes arrondies des Highlands, conjuguée à la latitude nordique, permettent la cohabitation d’espèces d’une même famille qui ne partagent pas habituellement le même biotope.
Ainsi, le Merle noir cohabite avec le Merle à plastron et le Lagopède d’Écosse a pour voisin de palier le Lagopède alpin, ça c’est magique !
Les falaises sont également des lieux de partage pour d’immenses colonies d’oiseaux pélagiques lors de la nidification, ça c’est fantastique !
La sombre forêt calédonienne, résonne parfois des étranges roucoulements et chuintements des tétras, ça c’est fabuleux !
Bref ! Si ce beau pays est loin de nous avoir livré tous ses mystères durant notre semaine Celtique, il aura néanmoins stimulé notre capacité à nous émerveiller, celle-là même que l’on croyait à jamais enfouie depuis l’enfance.
Merveilleuse Nature ! Avec toutes les formes de vie que tu nous proposes tu auras toujours plus d’imagination que ne peuvent en véhiculer nos rêves les plus fous…
A bientôt
H.B.
Châteaux hantés, lacs embrumés…
…Royaume du somptueux Grèbe esclavon et du Garrot à œil d’or.

Vache des Highlands bercée au son de la cornemuse.
Lagopède d’Ecosse (mâle et femelle)
Lagopède alpin (mâle et femelle) en train de perdre son plumage hivernal.
Grand Tétras, roi des forêts obscures.
Tétras lyres.
Perdrix grises en pleine dispute amoureuse sous le regard indifférent d’un mouton Shetland.
Le jaune du colza et le rouge pivoine du Bouvreuil.
Omniprésentes et peu farouches, les Oies cendrées.
L’endémique Bec croisé d’Ecosse et le Merle à plastron.
Huîtrier pie.
Bécasseau violet à côté d’une colonie de Guillemots de Troïl.
Tournepierre à collier et Fou de Bassan.
Pingouin Torda partant pour la pêche et Eider à duvet en train de sonder les profondeurs du port d’Edimbourg à la recherche de mollusques.