Splendeurs natur’ailes n°18 : Mont Ventoux, plus près du paradis.

Après les Alpilles, je vous propose de grimper plus haut et respirer une bonne bouffée d’oxygène sur le toit de la Provence…
Et par les temps qui courent, ça peut être appréciable…
Je me souviens que, quand j’étais gamin, on partait parfois avec la 3 cv familiale poussive “prendre l’air” au sommet de notre géant régional.
Prendre l’air, c’est pas peu dire, car il me semble, qu’à l’époque, le mistral rentrait dans des colères plus terribles que celles d’aujourd’hui lorsqu’on atteignait le bien-nommé col des Tempêtes.
Par temps clair, comme la chèvre de Mr Seguin, on pouvait embrasser de là-haut toute la plaine embrumée avec un sentiment de domination… puis on redescendait.
Mais déjà, au grand désespoir de mon père qui ne voyait en moi qu’”une tête en l’air”, je passais plus de temps à regarder le ciel, fasciné par les évolutions aériennes du petit peuple ailé du Mont Chauve.
Il faut dire que notre “Fuji-Yama Provençal”, lorsqu’on émerge de la forêt, nous offre un paysage lunaire et un climat glacial sur l’ubac du massif, voisin de celui de l’arctique, malgré ses seulement 1910 m d’altitude.
C’est pour cela que la faune y est si variée et que, entre l’étage méditerranéen et celui de son sommet pelé, on peut y rencontrer plus de 150 espèces d’oiseaux.
Aujourd’hui, il nous arrive d’y retourner, ne serait-ce que pour aller cueillir les matériaux nécessaires à la confection des couronnes de Noël qui seront, pour notre famille et nos amis,
la garantie (personne n’en doute !) d’une année heureuse.
Nous reprendrons une nouvelle fois des chemins odorants et, peut-être que, juste après la courbure du sentier, je surprendrai la bête naïve et mon cœur s’emballera encore.
Partout où mon regard se posera, je découvrirai un monde nouveau et je mesurerai une fois de plus l’ampleur de mon ignorance.
Le capteur figera alors le souvenir de ce miracle, de cette joie simple qui remonte à l’enfance.
Si j’entretiens encore avec la nature (malgré ce que nous en avons fait) cette correspondance passionnée, c’est parce qu’elle n’a jamais cessé de me surprendre.
En les voyant passer, je serai, une fois de plus, autant fasciné par un Roitelet de 5 gr que par un Aigle de 5 kg.
Je ne pourrai m’empêcher de chercher le point commun entre les deux et, au bout de ma réflexion, je me dirai qu’au final ils ne sont qu’une expression de l’extraordinaire vitalité créative de la nature…
Que, comme le lavandin et le papillon, ils sont indispensables à nos écosystèmes, qu’ils partagent notre monde, et que plus que jamais, ils ont besoin de notre amitié pour survivre.
Respirer calmement, marcher lentement, regarder intensément, s’asseoir un moment, puis rêver… tout simplement.
Ah ! J’allais oublier :
Nées pendant le confinement dans “les jardins magiques”, les “splendeurs natur’ailes” ont grandi au fil de l’été.
Elles sont bientôt prêtes à s’envoler vers le sud avec l’arrivée de l’automne.
Leur départ est prévu début octobre… Mais elles m’ont confié que, si vous voulez avoir de leurs nouvelles, elles pourraient de temps en temps vous envoyer (par les voies célestes), quelques cartes postales depuis leurs quartiers Africains…
Le rideau va donc tomber après un dernier récit, depuis la plage du Grau du Roi jusqu’au moment où,
après quelques battements d’ailes au-dessus de la mer, on les perdra de vue…
A bientôt
Texte et Photos : Hervé Bertozzi
Dans la fable “l’Aigle et le Roitelet”, le plus petit oiseau d’Europe est tellement léger, qu’il avait réussi, juché sur sa tête à faire croire à l’Aigle qu’il volait plus haut que lui.
Roitelet triple-bandeau

Roitelet huppé

Aigle royal
Grand Corbeau
Sentez-vous l’odeur de la résine que dégagent ces photos ?
C’est l’univers odorant de toutes ces mésanges forestières…
Mésange huppée

Mésange bleue
Mésange nonnette
Mésange noire
Mésange à longue queue
Étroitement lié aux forêts de conifères, le Bec croisé des sapins dépend largement des graines des cônes d’épicéa.

 Bec croisé des sapins femelle et mâle.

En Traversant la forêt, on peut aussi rencontrer d’autres petits granivores  comme :
Le pinson des arbres et le tarin des aulnes                                           

et les deux plus grandes grives d’Europe :
la Grive litorne                               et la Grive draine

             
 La vie est partout, y compris dans les pierriers.
Venturon montagnard

Rougequeue noir                                                             Accenteur alpin

Niverolle alpine

 Avec beaucoup de discrétion, de patience… et de chance, on peut, entre deux touffes de Pavot du Groenland, surprendre d’autres créatures de rêve.



Cerf élaphe (biche et ses petits)

Chevreuils
Mouflons                                                                             Chamois