Splendeurs natur’ailes n°31 : l’éternel retour.

Vous allez peut-être penser que je vais vous parler aujourd’hui de ce vieux film éponyme de Jean Delannoy.
Ce n’est pas parce que les acteurs de l’histoire, égarés dans les marécages de la passion, s’appelaient Jean Marais et Madeleine Sologne, que cela aurait pu combler ce vide momentané de ne plus voir mes chères zones humides…
Non ! en ce mois d’avril, où la migration bat son plein je voudrais simplement partager avec vous (maintenant qu’on se connaît un peu plus…) cette fascination que m’inspire le retour des grands voyageurs du ciel.
Même si la science a fait tomber des pans de mystères sur le sujet, elle ne saurait enlever la part du rêve qui s’y rattache…
Tous les ans depuis la nuit des temps entre mars et mai un grand mouvement pendulaire vient rythmer la vie et les saisons de notre hémisphère nord.
En parlant de pendulaire, j’ai notre vieille pendule sous les yeux et la trotteuse semble dire sans cesse à la grande aiguille : “je vais faire un tour, on se retrouve dans une minute”…
mais à chaque fois qu’elle revient, la grande aiguille nous rapproche un peu plus des ténèbres…
Mardi, jour de mon anniversaire, j’ai entendu les cris roulés des Guêpiers d’Europe qui passaient si haut dans l’azur, que je les apercevais à peine…
Pourtant, cela m’a fait un bien fou que seuls les adorateurs de tous ces voyageurs célestes peuvent comprendre.
Sans la moindre dérogation pour dépassement kilométrique, ils vont se répandre sur la France et l’Europe en ouvrant encore et toujours le grand livre des mystères de la nature.
Inutile de monter sur le toit pour les voir, il suffit de lever les yeux au ciel…
Alors que les oisillons de la famille Upupa commencent déjà à ressembler aux parents, beaucoup d’autres espèces ne sont même pas encore arrivées.
Bientôt vont retentir les chants harmonieux des mâles à la gloire du printemps et de la vie, dans les parcs et jardins.
Ne nous privons pas de cette musicothérapie sauvage…
Ces manifestations acoustiques serviront de piquets de clôtures invisibles, un mur du son en quelque sorte à ne pas franchir, pour délimiter ce territoire éphémère où chaque couple mettra toute son énergie pour fonder une famille.
Cette année, je vais devoir décaler mon rendez-vous avec l’oiseau bleu qui ne saurait tarder à revenir, car, hélas, sa discrète résidence d’été se trouve au-delà des 10 km (à vol d’oiseau!) du jardin magique.
Si les Guêpiers progressent vers le nord, les Hirondelles, elles, ne me paraissent pas très en avance (observations personnelles diraient les scientifiques).
Il faut dire que le climat se modifie à une allure telle que les impacts sur nos amis les bêtes et la nature sont mal connus…
Ils le sont moins pour les agriculteurs…
Difficile pour les petites messagères du printemps de calquer leur reproduction sur le pic d’émergence des insectes nourriciers.
Bon ! en attendant d’avoir des Guêpiers au pôle Nord ou des Hirondelles à Noël, je fais confiance à tous ces nomades de l’espace qui n’écoutent que leur horloge biologique
pour trouver la solution dans les quelques parcelles vierges que l’humanité voudra bien leur abandonner.
A bientôt

Texte et photos: Hervé Bertozzi.

Pendant que Mr délimite son territoire à grands coups de vocalises, Mme Fauvette mélanocéphale s’affiche avec une chenille dont la taille laisse à penser que ses “pullis” doivent être déjà bien grassouillets…

Les premières messagères du printemps arrivent et nous font voir quelques photos de leurs cousines africaines en souvenir de leur voyage…

Hirondelle rustique

Hirondelle de fenêtre

Hirondelle rousseline…  et son homologue africaine

Hirondelles à longs brins, à tête rousse, striée, à ventre roux etc..

Quoi de mieux que le chant du Rossignol philomèle pour annoncer le printemps, ou encore les bien-nommées Bergeronnettes printanières…

Confinement quatre étoiles grâce au jardin magique où nichent de plus en plus d’espèces, comme le lumineux Rougequeue à front blanc et le Rougequeue noir…

Des Milans noirs sillonnent le ciel…

Les Guêpiers d’Europe arrivent eux aussi avec dans leurs valises quelques photos de leurs cousins africains…

Guêpier à front blanc et Guêpiers nains…

Carnet rose : dans l’intimité de la famille Upupa…

Les va-et-vient se rapprochent en même temps que les gosiers grandissent…

La visite de “long cou” le célibataire déclenche l’ire de papa…  mais celle d’un Faucon crécerelle est bien plus inquiétante…
09:20 (il y a 8 heures)