Splendeurs natur’ailes n°33 : écrire avec la lumière
Entre nuages et ondées, le soleil, ces derniers jours, a eu bien du mal à se frayer un passage.
C’est jamais simple de faire de belles photos dans ces conditions.
Car, si photographier signifie littéralement “écrire avec la lumière”, on peut dire que j’ai eu du mal pour trouver un encrier où tremper ma plume.
Mais c’est un peu comme dans les fonds de flacons de certains vaccins, il m’est resté de quoi vous proposer une petite dose supplémentaire.
Le joli mois de mai, pour les oiseaux, comme pour nous, est celui des amours retrouvés.
Même s’il a débuté par une journée bien pourrie qui a peut-être été fatale à quelques petits insectivores, épuisés par leur migration, il va colorer nos âmes et nos cœurs.
Ce ne sont pas mes amis avec lesquels je partage l’atelier de peinture qui me démentiront, la couleur c’est la vie.
Au fur et à mesure que le rose pourpre des fleurs de l’arbre de Judée qui me sert d’arrière-plan aux photos de la famille Upupa, pâlit, le vert tendre des feuilles dévore l’espace.
En même temps les petites Huppes ont grandi dans l’obscurité du vieux nichoir vermoulu.
Cette semaine, des petites têtes sont apparues par la lucarne et ont découvert pour la première fois l’univers tout en couleur qui les entoure… et oui, déjà !
Véritables modèles réduits de leurs parents, elles ne vont pas tarder à s’élancer dans cette courte vie qui les attend, qui ne sera pas toujours rose, avec pour seule arme, leur instinct.
Instinct, gènes… sont des mots qu’on emploie quand on ne sait pas bien expliquer l’insondable…
Sous l’orangé de leur courte huppe naissante, se cache un minuscule cerveau qui les guidera, seules à travers l’immensité, tout en les aidant à déjouer les pièges de la vie.
Il les emmènera peut-être jusques Afrique équatoriale pour y passer l’hiver, là où commence le territoire de leurs parentes sédentaires, puis elles reviendront à l’endroit où elles sont nées pour, à leur tour, perpétuer l’espèce.
Ne dit-on pas d’un idiot qu’il a une cervelle d’oiseau ?
Ce cerveau est infiniment plus petit que l’ordinateur de bord d’un avion de ligne et pourtant, s’il n’est pas dérouté par les tempêtes, il ne se trompe jamais de trajectoires…
Durant ce troisième (semi) confinement, la vie de cette petite famille attachante aura été le fil rouge de mes récits illustrés, au point de ne pas avoir eu assez de place pour vous montrer
les belles photos de vacances que l’Oiseau bleu m’a chargé de vous transmettre .
Ce n’est que partie remise.
Puisque ce récit est placé sous le signe de la couleur, je vous emmène aussi faire un tour dans le jardin magique, visiter la collection, non pas de muguet, mais d’iris, de la magicienne
qui, avec l’aide de ses copines les abeilles, ont fait naître de nouveaux spécimens.
Qui sait ? Peut-être qu’un jour il y aura des iris qui s’appelleront “Magicianus Maryvonii”…
Pour finir, un grand merci de nous deux à toutes et à tous, sans oublier nos amis d’Outre-Atlantique, pour vos messages chaleureux.
Durant cette période, certains d’entre nous ont traversé des journées noires, je leur dédie cet arc en ciel, symbole de lumière et d’espoir.
A bientôt.
H.B.
Lever du jour.
Avant la pluie sous l’éclatante lumière du midi…
La pluie alourdit les ailes, l’air ne porte plus, le nourrissage est arrêté. La nature et les animaux se figent…
Gobemouche noir, Pouillot fitis, Serin cini, Chardonneret élégant sous la pluie…
18 h 30 la pluie cesse, on a rien mangé de la journée. On a sagement attendu à la fenêtre. Papa revient enfin. Il a perdu de sa superbe mais pas son dévouement.
Maman est encore dégoulinante. L’enfermement prolongé a mis à mal son plumage…
Puis jusqu’à la nuit, piquer dans la terre des milliers de fois, rattraper le temps perdu…
Quelque part, sur un autre continent il y a peut-être des parents qui nourrissent aussi… (cherchez les différences…)
Les iris du jardin magique… Madame Gobemouche noir nous propose une visite guidée avec la magicienne…