Stage libellules à Beaucaire et Le Galeizon

Par Jean-Laurent Hentz

Au programme :
samedi, accueil à 14h.

  • travail en salle (apprendre 2-3 choses sur les libellules, leurs mœurs, leur cycle de vie, travail sur les exuvies…),
  • sortie à la fin des chaleurs de l’après-midi pour découvrir les libellules dans la plaine de Beaucaire
  • repas partagé avec les victuailles des convives (et les couverts s’il vous plaît)
  • diaporama sur les libellules pour préparer nos rêveries nocturnes…

dimanche sur le terrain :

  • les libellules dans le Nord du département, en rivière. Avec une opportunité pour découvrir la très belle vallée du Galeizon.
  • pique-nique tiré du sac.
  • fin vers 16-17h.

Objectifs :

  • vie et mort d’une libellule (vie surtout…),
  • identifier une libellule,
  • réfléchir à l’étude des libellules,
  • réfléchir à la protection des libellules.

Compte rendu :

Un bon moment passé en compagnie de 20 participants le samedi et 19 le dimanche (dont 5 nouveaux venus).

Après les discussions en salle comme prévu, et la présentation du guide photographique des libellules de France tout chaud, nous sommes allés dans la plaine de Beaucaire découvrir une mare créée par Christian il y a deux ans. A vocation mixte (nature, baignade, agrément), ce petit plan d’eau d’une quinzaine de mètres de diamètre accueillait quelques espèces :
Erythromma lindenii, Agrion à longs cercoïdes,
Erythromma viridulum, Agrion vert,
Ischnura elegans, Agrion élégant.

Le Mistral violent n’étant pas favorable à l’observation des odonates, nous jetons néanmoins un coup d’oeil sur le fossé longeant la route. Nous y observons les deux Orthétrums à ptérostigmas (cellule colorée que au bout de l’aile) noirs : l’Orthétrum bleuissant Orthetrum caerulescens, à stylets noirs, et son cousin l’Orthétrum à stylets blancs Orthetrum albistylum.

Le groupe reprend les voitures pour gagner les bords du canal de prise d’eau du Rhône (dit canal des Italiens), et le canal d’irrigation venant du Gardon à Remoulins (appelé ici canal de Canon). Le lieu est plus abrité, et les observations se multiplient, pour le plus grand bonheur des participants un peu avancés…
On note en particulier :
Calopteryx splendens
– Platycnemis latipes
– Gomphus graslini
– Gomphus simillimus
– Sympetrum pedemontanum
– Sympetrum depressiusculum

Le soir, nous nous retrouvons quelques-uns autour de la désormais célèbre Table du Boschet. Apéro simple sorti de nulle part, et plats issus des sacs des convives nous permettent d’agrémenter nos discussions en profitant du coucher du soleil (qui tarde un peu ces jours-ci…).

Le lendemain matin, nous nous retrouvons à Cendras, accueillis par Emilie Bres, chargée de mission au sein du Syndicat Mixte du Galeizon. Explication succincte des enjeux et des missions dévolues aux 4 salariés de la structure, et nous partons vers une destination mystérieuse, au bout de routes sinueuses bordée de maisons, elles-même agrémentées de touffes de lavandes et d’arbres-à-papillons, avec, dessus, des dizaines de papillons ! Qui s’envolent à peine lorsque les voitures les frôlent…

Cet endroit maléfique, le Tueur, non, pardon, le Thieure (commune de Saint-Paul-la-Coste), est un hameau situé au fond d’un vallon cévenol. Un ruisseau le descend, et une retenue artificielle forme un bassin à l’eau limpide. Fleurs et herbes tout autour donnent un panorama charmant. Côté libellules, ce n’est pas mal du tout :
Anax imperator
– Libellula depressa
– Orthetrum coerulescens
– Orthetrum brunneum
– Ceriagrion tenellum et Pyrrhosoma nymphula, les deux agrions rouges de France…
Et sur le ruisselet :
Calopteryx virgo bleu aux ailes enfumées
Calopteryx haemorrhoidalis brun-rouge aux ailes enfumées
– l’énorme Cordulegaster boltonii

Un papillon attire particulièrement notre attention : il s’agit d’un « petit bleu », l’Azuré du serpolet Maculinea arion, une espèce protégée et très localisée sur quelques points des Cévennes (pour notre département).

Nous redescendons sur le Galeizon. Une pause à la Ribade nous permet de compléter nos découvertes, avec :
Boyeria irene
– Onychogomphus uncatus
– Caloptéryx xanthostoma (pour faire le tour des quatre espèces de France…)
Platycnemis acutipennis accompagne ici P. latipes

Enfin, toujours plus bas, au Pont des Camisard, entre les baigneurs très nombreux (il faut dire qu’il fait particulièrement beau et chaud ce jour-là), nous rencontrons l’autre Gomphe à pinces : Onychogomphus forcipatus ssp. unguiculatus...

On retiendra, comme classification des libellules (avec les noms des espèces observées au cours du stage) :

  • 1. groupe 1 : les zygoptères (agrions et demoiselles, qui ferment leurs ailes sur le dos au repos, et les lestes, qui les conservent entrouvertes).
  • 2. groupe 2 : les anisoptères (« libelllules » qui tiennent leurs ailes ouvertes tout le temps)

1. Chez les zygoptères :

  • a. les Caloptéryx (demoiselles) : ont les ailes enfumées, le corps aux couleurs métalliques > vu les 4 espèces
  • b. les lestes = ont les ailes entrouvertes (sauf Leste brun) et le corps vert métallique. Les ailes sont translucides.
  • c. les agrions = toutes petites libellules, que l’on peut ranger dans quatre groupes :
    • ‘ les agrions rouges > vu les deux espèces
    •  » les agrions bleus et noirs > Agrion à longs cercoïdes
    •  »’ les agrions noirs (ou sombres) avec un seul point bleu vers le bout de l’abdomen > Agrion élégant
    •  » » les agrions bruns ou noirs (inclus Leste brun)

2. Chez les anisoptères :

  • a. les bleus > vu les 4 Orthétrums, la Libellule déprimée, l’Anax empereur
  • b. les jaunes
    • ‘ avec des motifs noirs = les Gomphes > vu G. graslini et G. simillimus, O. uncatus et O. f.unguiculatus
    •  » taches jaunes sur fond noir dominant > vu Cordulegaster boltonii
  • c. les rouges > vu les Sympétrums du Piémont et à corps déprimé
  • d. les sombres
    • ‘ verts (Cordulies)
    •  » sombres > vu l’Aeschne paisible

Merci aux participants :
Christian, Michel, Cécile, Jean-Laurent de Beaucaire,
Jean de Tarascon (13)
Sue de Saint-Etienne-du-Grès (13)
Christophe de Jonquières-Saint-Vincent
Aurélie et Jean-Baptiste, de Roqeumaure
Tania, d’Aramon
Charlotte de Congénies
Maud et Aurélien de Gignac (34)
Charlotte et Michel de Sussargues (34)
Amélie de Paris (75)
Sandrine et la famille de Barbentane (13)
Jean-Marc, Alain et Mickaël de Montpellier (34)
Emilie de Cendras
David de Saint-Jean-du-Pin
MC de Nîmes